La Côte d’Ivoire débordée par le flux de migrants dans le nord, envisage de les rapatrier très bientôt. / Photo : HCR
La Côte d’Ivoire est sous pression migratoire. Les crises qui secouent les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) et leurs impacts sur les communautés émigrées en Côte d’Ivoire exigent une réelle adaptation des infrastructures socio-économiques du pays.
« Ces dernières années, les effectifs des personnes connaissent une croissance liée, en partie, aux questions d’insécurité dans les pays du Sahel confrontés à une lutte sans précédent contre le terrorisme et ses impacts sur les populations », explique ce jeudi 18 juillet 2024, le ministre ivoirien de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, Koffi N’Guessan, co-fondateur du Centre d’Etude Prospective (CEP), représentant son collègue des ressources halieutiques, parrain du sixième Club Prospective du CEP.
« Je voudrais remercier tous les partenaires qui soutiennent les actions du gouvernement. Il y quelques difficultés, mais j’ose espérer que ça va être conjoncturel, parce que des efforts sont en train d’être faits de façon inlassable. Notre pays, la Côte d’Ivoire, a un rôle à jouer et je souhaite que cette cohésion demeure », a indiqué Koffi N’Guessan.
Plus de 80.000 demandeurs d’asile sont présents sur le territoire ivoirien. Une présence massive qui, selon le paneliste Dr Hamed Tiekoura, expert au bureau national de la veille prospective, affecte les infrastructures et met donc le pays face aux enjeux de la sécurisation des frontières, du terrorisme, de la gestion des réfugiés, de la gouvernance foncière, de l’éducation, de la santé, de la gestion du secteur informel et de l’urbanisation.
« La Côte d’Ivoire est sous pression migratoire. C’est l’un des pays d’accueil le plus important en Afrique après l’Afrique du Sud », a-t-il souligné.
La Côte d’Ivoire, explique Dr Hamed Tiekoura, est le pays qui héberge le plus grand nombre d’immigrés en Afrique de l’Ouest avec 56% venus du Burkina Faso, 19,8% du Mali, 5,8% de la Guinée et 2,7% du Bénin selon les données de l’OIM 2020.
« La Côte d’Ivoire est généreuse. Elle respecte ses engagements à l’échelle internationale. Elle reçoit sur son Sol des réfugiés. À ce jour, nous recevons plus de 60.000 personnes issues du Burkina Faso, du Mali et certaines pays de l’Afrique de l’Ouest. L’État de Côte d’Ivoire a mis en place plusieurs dispositifs, afin de pouvoir prendre en charge ou accompagner ces personnes dans leur quête d’asile en Côte d’Ivoire », a avancé Francis djaha administrateur au HCR. Mais cette générosité, la Côte d’Ivoire n’en peut plus, estime Akpo Yao Germain du conseil national de sécurité.
« L’État a pris un certain nombre de mesures pour pouvoir faire face au flux des réfugiés. Il est important de noter que l’État a fourni tellement d’efforts qu’aujourd’hui, l’objectif est de tout faire pour que la situation au niveau des pays voisins s’améliore et que ces demandeurs d’asile retournent dans leur pays, parce que nous n’allons pas les assister éternellement. Ça, il faut être clair ! », a-t-il annoncé, soulignant qu’à la dernière réunion de coordination qu’on eue les autorités avec le partenaire (PAM), la question du retour des demandeurs d’asile dans leur pays d’origine d’ici la fin de l’année, a été abordée. Des mesures doivent être prises pour cela selon monsieur Akpo, après avoir fait le point des actions du gouvernement en faveur des demandeurs d’asile. « Nous avons distribué des kits en vivre et non vivre aux membres des communautés pour leur permettre d’assurer le quotidien. L’État de Côte d’Ivoire a construit deux sites de 2182 abris en terre battue. Un centre de santé, 4 points d’eau par site. Ces sites sont éclairés en énergie solaire. Les espaces temporaires d’apprentissage y ont également construits. Le PAM distribuait le cash. Au début, c’était 10.000 FCFA par membres de famille mais avec les difficultés que connait en ce moment le PAM, ce montant a été réduit de moitié », a-t-il conclu.
Thom Biakpa
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