Le corps sans vie et mutilé de Martinez Zogo, rédacteur en chef d’Amplitude FM a été retrouvé le 22 janvier dernier, après son enlèvement le 17 janvier, quelques temps apres la diffusion de l’émission « embouteillage », dans laquelle il dénonçait des malversations financières impliquant des hommes d’état et d’affaires.
Cité lors des enquêtes, Jean-Pierre Amougou Belinga, patron du groupe de presse l’Anecdote est exposé comme étant l’une des personnes impliquées dans l’assassinat du journaliste Martinez Zogo.
Ainsi, ledit homme d’affaires a été interpellé récemment à son domicile de Yaoundé.
Plusieurs dizaines de gendarmes et policiers auraient fait irruption à son domicile : dans la cour de sa villa, Amougou Belinga aurait été mis à plat ventre avant d’être menotté et par la suite embarqué par les forces de l’ordre.
Dans le même temps, plusieurs de ses proches ont été arrêtés : il s’agit entre autres de Bruno Bidjang, directeur général du groupe L’Anecdote, Etoundi Nsoe, ancien commandant de la garde présidentielle à la retraite et père de la troisième épouse d’Amougou Belinga.
Au Cameroun, l’opinion publique et les journalistes n’ont cessé de réclamer justice dans cette affaire. Le patronat camerounais par le biais du Groupement inter-patronale du Cameroun (Gicam) a réagi en exigeant une réponse ferme des pouvoirs publics.
Pour Me Charles Tchoungang, l’avocat de l’homme d’affaires alors contacté par Reporters Sans Frontières aucune procédure n’a été suivie depuis le début de l’affaire, de l’organisation internationale.
Celui-ci réprimande une « enquête unilatérale », des « perquisitions sans mandat », un « dossier vide » et une « manipulation inacceptable de l’opinion publique ».
Selon lui, Amougou Belinga estime que ce qui lui est arrivé est « une machine en marche contre lui ».
Cependant, il est tout aussi important que les gouvernements protègent activement les journalistes qui cherchent à dénoncer les abus. Le journalisme doit cesser d’être un métier à risque au Cameroun.