Le Général Assimi Goita, président de la Transition au Mali./ Capture d’écran, page Facebook du gouvernement malien
Le général Assimi Goïta, chef du pouvoir militaire au Mali, pourrait prolonger son mandat présidentiel jusqu’en 2030 sans passer par les urnes, suite à l’adoption d’un projet de loi par le conseil des ministres. Ce texte, approuvé le 11 juin 2025, accorde au général Goïta un mandat de cinq ans renouvelables, renforçant ainsi son contrôle sur la présidence du pays.
Initialement, le général Goïta s’était engagé à restituer le pouvoir aux civils d’ici mars 2024. Cependant, le nouveau projet de loi stipule que « le chef de l’État aura un mandat de cinq ans renouvelables à partir de 2025 », comme l’a annoncé le conseil des ministres dans un communiqué. Ce texte doit maintenant être examiné par le Conseil national de transition, l’organe législatif mis en place par le pouvoir militaire après les coups d’État de 2020 et 2021.
Cette initiative fait suite à une concertation nationale qui a recommandé d’attribuer à Goïta un mandat renouvelable sans vote, permettant ainsi de le maintenir au pouvoir au moins jusqu’en 2030. Cette concertation a été largement boycottée par les principales formations politiques du pays et a également préconisé la suspension de toutes les questions électorales jusqu’à la « pacification » du Mali. De plus, elle a recommandé la dissolution des partis politiques, une mesure que le gouvernement militaire a mise en œuvre.
Le contexte sécuritaire au Mali demeure très instable. Depuis 2012, le pays est confronté à des attaques de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, ainsi qu’à des violences communautaires. Récemment, des positions militaires maliennes ont été ciblées par des attaques, dont l’une a fait au moins 30 morts dans le camp de Boulkessi, situé dans le centre du pays, selon des sources sécuritaires et un élu local.
Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’avenir politique du Mali et à la possibilité d’un retour à un régime démocratique, alors que le pays continue de faire face à des défis sécuritaires majeurs.
Thom Biakpa
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