Diomaye Faye à son arrivée jeudi 30 mai au Mali / Photo: Reuters
Élu au mois de mars dernier, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le nouveau président sénégalais, multiplie les visites aussi bien dans les pays limitrophes du Sénégal que ceux de la zone ouest-africaine. Ces tournées selon la présidence sénégalaise, s’inscrivent dans le cadre de la politique de “bon voisinage” si chère au chef de l’État sénégalais.
Dans cette dynamique, il s’est rendu, jeudi 30 mai au Mali et au Burkina Faso, deux pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) dirigés par des régimes militaires et qui se sont retirés avec le Niger en janvier, de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
Au Mali comme au Burkina Faso, Diomaye Faye, a enfilé la casquette de démineur de tensions entre les juntes militaires et l’organe sous-régional. Si ouvertement il affirme n’avoir été mandaté par aucune instance de la CEDEAO pour mener la médiation auprès de ces pays, Diomaye Faye lors de ses différents échanges avec ses homologues, (le colonel Assimi Goita du Mali et le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina), a longuement parlé de la question de leur retour au sein de l’institution sous-régionale.
»Il y a des difficultés, il faut parler avec les uns et les autres et les comprendre, et à partir du niveau de compréhension et des écarts de position, voir ce qu’il est possible de bâtir à partir du socle qui est existant. Je rectifierai toujours pour dire que je ne suis pas médiateur de la CEDEAO, pas du tout. Je ne suis mandaté par aucune instance de la CEDEAO, je n’ai jamais siégé à aucune réunion de la CEDEAO », a-t-il rassuré.
Sur la question, Bassirou Diomaye Faye affirme qu’il ne faut pas se résigner et se dire qu’on ne plus rien faire. “ Il nous faut travailler au sein de la CEDEAO avec les différentes parties prenantes pour voir comment réconcilier les positions’’. Manifestement, le président sénégalais sans être mandaté par qui que ce soit, est prêt à mettre de son énergie et de son temps pour voir revenir les pays de l’AES dans la CEDEAO qu’il qualifie « d’outil formidable au service de la zone ouest-africaine », qui doit simplement « repartir sur de nouvelles bases qui nous évite la situation que nous traversons aujourd’hui. Tant qu’on est dans cet élan, je considère qu’il nous faut travailler au sein de la CEDEAO avec les différentes parties prenantes pour voir comment réconcilier les positions », a-t-il ajouté.
Si Diomaye Faye soutient qu’il mène toutes ces actions de réconciliation entre l’AES et la CEDEAO de manière totalement délibérée, l’on ne peut occulter le fait que lors de ses visites au Nigéria le 16 mai et au Ghana le 17 mai dernier, il a été sollicité avec insistance par ses doyens les présidents Bola Ahmed Tinubudu Nigéria, président en exercice de la CEDEAO et Nana Akufo Addo du Ghana, à l’effet de faire « revenir au bercail » les pays ouest-africains « frères » touchés par des « renversements anti-constitutionnels de gouvernement ».
Jeune président fraichement élu à la tête du Sénégal, Diomaye Faye de l’avis de nombreux analystes politiques africains, est vu par ses paires de la sous-région, comme l’homme idéal capable de convaincre les pays de l’AES de revoir leur position vis-à-vis de la CEDEAO. Il n’a jamais pris part à une réunion de l’institution et donc n’a jamais été mêlé à une quelconque prise de décision allant contre les intérêts de ces trois pays. On peut considérer que c’est cette mission que Diomaye Faye a entamée auprès de ses homologies de l’AES en attendant de se rendre au Niger.
Thom Biakpa
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