La police de Freetown ne lâche plus Ernest Bay Koroma
26 novembre 2023, Freetown, la capitale de la Sierra Leone est secouée aux premières heures par une attaque orchestrée par des soldats entrés en rébellion contre le pouvoir selon l’armée. Cette attaque cible simultanément une armurerie militaire, deux autres casernes, deux prisons et deux postes de police. Les combats font 21 morts dont 14 soldats, un policier, un gardien de prison, un agent de sécurité, une femme et trois assaillants, selon le ministre de l’information Chernor Bah.
Pour le gouvernement, il n’y a aucun doute. Il s’agit bel et bien d’une tentative de coup d’État. Le coup est très rapidement attribué à d’anciens gardes d’Ernest Bay Koroma par les autorités sierra-léonaises. Ils sont soupçonnés d’avoir participé aux troubles. Depuis lors, la traque contre les responsables en fuite des affrontements à Freetown, se durcit.
Le président Julius Maada Bio, fait instaurer un couvre-feu de 21 heures à 6 heures du matin (heure locale et GMT) jusqu’à nouvel ordre, par le biais du ministère de la communication. Ce couvre-feu passe par la suite de 0 à 6 heures, en raison de « l’amélioration de la situation sécuritaire », selon le gouvernement. La police promet des récompenses pécuniaires à quiconque aiderait à la capture des instigateurs du coup de force ou des détenus en fuite.
Le lundi 4 décembre 2023, le gouvernement de Sierra Leone annonce 43 nouvelles arrestations en lien avec la tentative de coup d’Etat du 26 novembre, portant à 57 le nombre de personnes arrêtées depuis ces événements, très majoritairement des militaires. Les derniers chiffres publiés le 28 novembre faisaient état de 14 personnes arrêtées, dont 13 militaires et un civil.
Si dans les faits aucun lien n’est établi entre Ernest Bay Koroma, prédécesseur (entre 2007 et 2018) de l’actuel chef de l’État, Julius Maada Bio, et le coup de force, les hauts responsables sierra-léonais ne le lâchent pas des yeux pour autant. L’ex-président sierra-léonais, est convoqué le 7 décembre par la police dans un délai de 24 heures pour être entendu sur les évènements du 26 novembre, qualifiés de tentative de coup d’État par le gouvernement, selon les informations du ministère de l’Information et de ses services. Il est « convoqué pour assister la police dans l’enquête en cours » sur les évènements du 26 novembre, affirme un communiqué signé par le ministre de l’Information, Chernor A. Bah.
Ernest Bay Koroma ne trouve aucun inconvénient à la démarche. Il se dit même disposé à coopérer. » Je garde l’esprit ouvert et me tiens prêt à coopérer pleinement avec la police dans ses enquêtes. L’État de droit doit régner en maître dans notre démocratie », indique-t-il.
Le 9 décembre, le gouvernement sierra-léonais annonce que l’ex-président Ernest Bay Koroma a été placé sous un régime s’assimilant à l’assignation à résidence après une deuxième journée d’interrogatoire sur les évènements du 26 novembre, qualifiés de tentative de coup d’État par les autorités.
Le ministre de l’Information Chernor Bah indique plus tard sur le réseau X (ex-Twitter), qu’Ernest Bay Koroma avait à nouveau été entendu puis laissé en liberté « à condition qu’il reste dans les limites de sa propriété à Freetown et qu’il reçoive un nombre limité d’invités, précisément trois membres de sa famille et trois libres de son parti.
Le lundi 11 décembre, Ernest Bay Koroma est interrogé pour la troisième fois par la police à Freetown sur les évènements du 26 novembre, qualifiés de tentative de coup d’Etat par les autorités. Entendu au siège de la Direction des enquêtes criminelles, il a par la suite regagné son domicile.sois haute surveillance.
Comme on le voit, les autorités en charge de l’enquête sur la tentative de coup d’État perpétrée contre le régime du président Julius Maada Bio, ont décidé de ne plus laisser l’ex-président Ernest Bay Koroma libre de ses mouvements. Elles ont certainement eu une piste qu’elles entendent explorer à fond. Les jours à venir nous le diront.
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