Succès Masra garde un goût amer de la dernière présidentielle au Tchad / Photo : esmasra.africa
Succès Masra, l’ancien premier ministre, redevu opposant depuis l’élection présidentielle au Tchad qui a vu la consécration de Mahamat Deby Itno à la tête de l’État, a refait surface, jeudi 19 juillet dans la soirée.
Il s’est adressé à ses militants via un live sur les réseaux sociaux. Tout au long de son intervention, il a fustigé le régime Déby qui, selon lui, ne mérite pas d’être à la tête de l’État tchadien, car incompétent pour conduire le pays vers des horizons nouveaux.
L’homme qui s’exprimait à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale Nelson Mandela, a accusé le pouvoir de Mahamat Deby d’épouser les mêmes caractéristiques que celles de l’apartheid en Afrique du Sud. » Dans ce pays, ceux qui tenaient les rênes du pouvoir étaient minoritaires, mais ils avaient une arme de destruction pour tenter d’étouffer ce peuple majoritaire et c’est ce auquel nous assistons « , a-t-il déploré.
Revenant sur les résultats de l’élection présidentielle au Tchad qui ont donné vainqueur Mahamat Deby Itno, Succès Masra s’est désolé du fait qu’ils aient été applaudis par la communauté internationale, alors même qu’ils étaient entachés d’irrégularités manifestes selon lui.
» Au niveau international, les chancelleries félicitaient, elles disaient : « oui, bravo pour le résultat », alors même que derrière, ils ont maquillé les résultats, ils ont bourré les urnes, ils ont modifié les ordres, etc. « , a -t-il regretté.
L’ancien Premier ministre tchadien dit tout de même avoir appris beaucoup de leçons à l’issue de cette présidentielle. Il réclame dans le même temps, une recomposition totale des institutions électorales, qui, soutient-il se sont décrédibilisées, » en violant des lois, en refusant de mettre à la disposition des candidats, le fichier des résultats, en refusant de mettre à disposition des copies des procès-verbaux, en empêchant les gens de filmer les procès-verbaux etc ».
Succès Masra dit exiger également la révision du Code électoral et l’arrêt du nouveau découpage administratif en cours. « On divise le nombre de députés dans des régions du Tchad très peuplées, et l’on augmente leur nombre dans les parties du Tchad qui ne sont pas les plus peuplées, après avoir pris le soin de multiplier le nombre de départements. C’est triste tout cela », a-t-il fulminé.
L’opposant tchadien a terminé son intervention en demandant avec insistance, la libération d’une quarantaine de ses militants emprisonnés depuis la présidentielle.
Thom Biakpa
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