Succès Masra, le leader du parti Les Transformateurs, ex-Premier ministre (du 1er janvier au 22 mai 2024)/ photo: JA
Le 19 mai 2025, la procédure judiciaire entourant Succès Masra, ancien Premier ministre et président du parti Les Transformateurs, a débuté dans un climat de tension et de confusion. En garde à vue depuis le vendredi précédent, Masra fait face à des accusations graves, notamment d’incitation à la haine et de responsabilité dans le massacre de 42 éleveurs par des cultivateurs de sa région natale, survenu la semaine dernière.
L’audition, prévue pour le lundi matin, a été marquée par un incident regrettable. Les avocats de Masra ont été empêchés d’accéder à la Coordination de la Police judiciaire, où leur client était interrogé. Selon leurs déclarations, un agent de la police les a menacés et insultés, leur lançant des propos provocateurs tels que : « Bandits, osez entrer si vous êtes des hommes ». Face à cette situation, Masra a refusé de répondre aux questions des enquêteurs en l’absence de ses avocats.
Les représentants de l’ancien Premier ministre ont rapidement réagi en déposant une plainte pour injure et menace publique. Ils ont également signalé que l’agent en question avait été sanctionné par sa hiérarchie. Cependant, cet incident a été qualifié par les avocats de « majeur », les poussant à demander le report de l’audition à mardi matin.
Du côté du parti Les Transformateurs, des interrogations subsistent quant aux motivations derrière cet incident. Les membres du parti s’interrogent sur la possibilité que cet événement ait été orchestré pour empêcher les avocats d’assister à l’audience de leur client. Les autorités, quant à elles, ont choisi de ne pas commenter la situation, le porte-parole du gouvernement affirmant se « remettre à la justice pour une affaire qui concerne un justiciable comme les autres ».
La procédure judiciaire devrait reprendre ce mardi, avec une attention particulière sur un enregistrement audio datant de mai 2023, dans lequel Succès Masra appelle à l’autodéfense des populations chrétiennes du sud du pays. Cet appel, jugé par les autorités comme une « incitation à la haine », est désormais considéré comme un élément central dans l’analyse des violences intercommunautaires survenues récemment.
Cette affaire soulève des questions cruciales sur la liberté d’expression et le droit à une défense équitable au Tchad, alors que le pays traverse une période de tensions politiques et sociales. Les développements à venir seront scrutés de près, tant par les partisans de Masraque par les observateurs internationaux.
Thom Biakpa
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