Les combats entre les deux généraux les plus puissants du Soudan, qui ont commencé le 15 avril dernier, se sont intensifiés, entraînant une vague de violence dans tout le pays.
Les affrontements ont éclaté entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et son adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide.
Les deux hommes ont pris le pouvoir lors du coup d’État de 2021, empêchant la transition démocratique qui a suivi la chute de Omar el-Béchir en 2019.
Malgré la présence de la communauté internationale à la table des négociations, les deux chefs n’ont pas réussi à s’entendre sur l’intégration des paramilitaires des FSR aux troupes de l’armée régulière du général Burhane.
Les violences ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes vers d’autres États du Soudan, le Tchad et l’Égypte.
Plusieurs pays ont commencé à évacuer leurs ressortissants, notamment la France, qui a lancé une “opération d’évacuation rapide” de ses ressortissants et de son personnel diplomatique, suivie de l’Italie, de la Turquie et d’autres pays.
Les civils soudanais craignent un regain de violences après le départ des étrangers, car les acteurs internationaux auront moins de poids pour protéger la population locale. Les habitants de Khartoum, qui compte cinq millions d’habitants, sont déjà privés d’eau courante et d’électricité, avec des réseaux téléphoniques et internet souvent défaillants.
Les hôpitaux situés dans les zones de combat ont été soit détruits, soit contraints de fermer en raison des raids aériens de l’armée et des tirs de canon des paramilitaires, affectant ainsi 72 % d’entre eux.
De plus, une panne d’internet quasi-totale a été constatée dans le pays.
Les conditions de vie au Darfour, où personne ne peut se rendre dans l’immédiat, sont probablement encore pires. Cette région a déjà été le théâtre d’un terrible conflit dans les années 2000.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les violences, principalement à Khartoum et au Darfour, ont fait plus de 420 morts et 3 700 blessés.
Les récents affrontements au Soudan mettent davantage en danger la sécurité alimentaire et la santé des enfants, qui étaient déjà en situation de grande précarité avant la crise.
Avant les combats, plus de 600 000 enfants souffraient de malnutrition aiguë sévère, et les combats rendent difficile la chaîne du froid pour les vaccins et l’insuline, mettant en danger des millions de dollars de médicaments.
Des enfants réfugiés dans des écoles et des centres de soins sont exposés aux combats, tandis que des hôpitaux pour enfants sont contraints d’être évacués.
Les infrastructures essentielles ont été endommagées ou détruites.
Les besoins humanitaires des enfants soudanais étaient déjà très élevés avant l’escalade de la violence, avec plusieurs millions d’enfants non scolarisés et les trois quarts d’entre eux vivant dans l’extrême pauvreté.
L’aide humanitaire est essentielle, mais elle ne peut être fournie que si la sécurité du personnel est garantie.