Au Kenya, un scandale d’une ampleur choquante secoue le pays, mettant en lumière les dérives potentielles au sein des organisations religieuses.
Paul Mackenzie Nthenge, pasteur autoproclamé de l’Église internationale de bonne nouvelle, devra répondre de ses actes devant un tribunal de la ville de Malindi. Il est accusé d’avoir poussé ses adeptes à mourir de faim dans le but de « rencontrer Jésus » dans la forêt voisine de Shakahola.
Les faits se sont déroulés dans cette forêt de la côte kényane, où se réunissaient les fidèles de la secte de Paul Mackenzie Nthenge. Le bilan du « massacre de Shakahola » dans la forêt du sud-est du Kenya, où se réunissait la secte dont le chef prônait le jeûne pour « rencontrer Jésus », s’élève désormais à 226 morts après la découverte de 15 nouveaux corps mercredi 17 mai, selon la préfète de la région.
Certaines victimes, y compris des enfants, ont toutefois été étranglées, battues ou étouffées, selon Johansen Oduor, chef des opérations médico-légales.
Les autopsies ont également révélé que certains des corps présentaient des organes manquants, évoquant ainsi un trafic d’organes humains bien coordonné impliquant plusieurs acteurs.
Les enquêteurs soupçonnent que les victimes sont mortes de faim après avoir suivi les préceptes de Paul Mackenzie Nthenge, qui prônait le jeûne.
Ce scandale a ébranlé le Kenya, un pays majoritairement chrétien qui compte officiellement 4 000 églises et a provoqué une vive émotion dans ce pays d’Afrique de l’Est, profondément religieux, et a relancé le débat sur la réglementation des cultes au Kenya. Le président William Ruto a mis en place un groupe de travail chargé d’examiner le cadre légal et réglementaire régissant les organisations religieuses.
Les autorités quant à elles sont déterminées à prendre des mesures pour empêcher que de tels événements se reproduisent et protéger la population des prédicateurs extrémistes.
Ce scandale met en évidence les dangers auxquels peuvent être confrontées les personnes vulnérables lorsqu’elles sont sous l’influence de leaders religieux abusifs. Il souligne également la nécessité d’une supervision et d’une réglementation accrues des organisations religieuses pour éviter les abus et garantir la sécurité des fidèles.
Le Kenya, comme de nombreux autres pays, fait face au défi de trouver un équilibre entre la liberté de religion et la protection des droits et de la sécurité des individus. Il est essentiel que les autorités continuent à travailler en étroite collaboration avec les communautés religieuses pour promouvoir des pratiques saines et prévenir l’exploitation des croyants.
Dans l’attente des résultats des enquêtes en cours, le pays reste en état de choc face à cette tragédie qui a coûté la vie à de nombreuses personnes innocentes. Il est crucial que justice soit rendue aux victimes et que des mesures adéquates soient prises pour prévenir de tels événements à l’avenir. Le Kenya doit tirer les leçons de cette affaire et travailler activement à renforcer la réglementation des organisations religieuses afin de protéger ses citoyens et de promouvoir des valeurs de tolérance, de respect et de sécurité.