A quelques mois du scrutin, les divergences persistent entre le pouvoir et l’opposition. Le système électoral divise les deux parties.
Le 27 août prochain, date de l’élection présidentielle arrive dans une atmosphère tendue entre les partis politiques de l’opposition et le gouvernement. Les leaders du camp d’en face en course pour la compétition reprochent au Chef de l’État Ali Bongo, d’avoir pris des mesures sur les questions électorales sans consultation des différentes parties. Son appel des belligérants à l’apaisement ne passe pas.
Interviewé par l’AFP, Alexandre Barro Chambrier, patron du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) fait état des manquements sur ‘’la transparence des élections’’. Même son de cloche pour le philosophe Bonaventure Mve Ondo, enseignant à l’université d’Omar Bongo : ‘’ Plus qu’une concertation, il aurait fallu un vrai débat politique’’.
Jeudi 23 mars, les députés de l’Assemblée Nationale gabonaise ont voté par 113 voix, sur un total de 122, la future réforme constitutionnelle. Le texte instaure plusieurs nouveautés, dont le scrutin à un tour pour toutes les élections, la non-limitation des mandats présidentiels et locaux ’’.
Autant de résolutions qui semblent écarter l’opposition des enjeux, bien qu’envisagées par une institution largement dominée par le parti au pouvoir. Charles M’Ba, l’un des responsables de l’Union Nationale (UN), craint le pire pour le futur. Il s’est confié au journal Le Point : ‘’ Les mots d’amour c’est bien, mais les preuves d’amour c’est mieux. Écouter ses adversaires, c’est une bonne chose. Maintenant il faut travailler. Aujourd’hui, le pays est en paix, oui, mais cela ne m’empêche pas d’être inquiet pour les mois à venir ’’.
Actuellement huit candidats ont postulé pour la course à l’élection présidentielle. Ali Bongo et Jean Ping, deux poids lourds de la politique gabonaise, vont encore s’affronter. En 2016 le premier avait battu le second aux urnes par un score de 49,80 % des voix contre 48,23 % des suffrages exprimés.
Le principal opposant d’Ali Bongo avait contesté les résultats des votes en exhortant les gabonais à une destitution de son concurrent. La machine de l’Etat mise en marche par le régime de Libreville, a fragilisé ses mouvements.
Tchuisseu Lowé