Samedi dernier, le vote des députés relatif à la modification du code électoral a ouvert la voie à deux opposants majeurs de Macky Sall.
Le Parti socialiste (PS) de Khalifa Sall ancien député et maire de Dakar et le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Karim Wade, fils de l’ex chef de l’État Abdoulaye Wade, retrouvent de nouveau leurs leaders, acteurs importants du jeu politique. Les deux figures, issues de la gauche, vont vraisemblablement challenger d’autres candidats en course pour l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Quel est le poids politique de ces hommes réhabilités dans leurs droits ? « Les activités politiques de Khalifa Sall et de Karim Wade ont été considérablement réduites du fait de leur incarcération. La tâche sera difficile pour ces deux candidats qui ont un temps assez réduit pour remobiliser les masses alors que l’élection présidentielle avance à grand pas », analyse Thomas Fotué Simo, socio politologue.
Personnage jadis influent de la vie politique sénégalaise, Khalifa Sall a bénéficié d’une grande popularité auprès des dakarois. Opposant farouche de Macky Sall, il a été, selon le politologue Aimé Bounoug, « stoppé dans ses ambitions par l’actuel président qui voyait en lui une menace pour sa réélection à la tête du Sénégal ».
Karim Wade, incontournable dans l’appareil d’État du temps de la gouvernance de son géniteur, était soutenu par son parti et les barons de l’ancien système Wade. La machine judiciaire et politique a été mise en marche pour éloigner les deux hommes de leur projet. Quel sens donner à leur retour en politique ?
« Ousmane Sonko qui est sans doute aujourd’hui une arme fatale contre Macky Sall et son régime a été écarté de l’élection présidentielle pour être remplacé par les opposants qui ont perdu leur force, mais désormais autorisés à participer à toute compétition politique. La stratégie que déploie Macky Sall est celle de la neutralisation de tout adversaire charismatique. Il joue l’apaisement tout en privilégiant les intérêts de son camp », précise l’analyste.
Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, condamné puis incarcéré, se trouve dans un état de santé fragile ; ses partisans dénoncent les agissements du gouvernement en place.
Tchuisseu Lowé