L’initiative gouvernementale ordonnée par le chef de l’État Alassane Dramane Ouattara, va permettre de résoudre certains problèmes à l’instar du remboursement de la dette publique intérieure.
Le trésor public ivoirien serait-il en situation de carence financière ? Le projet de levée de fonds mis en marche par les autorités ivoiriennes, traduirait une faiblesse de l’État à honorer quelques engagements.
Selon Africa Intelligence : « Les finances publiques ivoiriennes sont en difficulté et l’Etat peine à payer sa dette intérieure. Plusieurs opérateurs économiques sont en attente de paiement depuis le mois de mars ». Avant de renchérir : « l’Etat a opté pour une dette syndiquée plutôt que pour des euro-obligations… La Côte-d’Ivoire a également eu recours dans cette opération à la Banque africaine de développement (BAD)… Cet établissement a octroyé une garantie partielle de crédit de 400 millions d’euros afin de permettre à l’Etat ivoirien d’emprunter à des taux d’intérêt plus favorables ».
Quelles seraient les origines du déficit budgétaire du trésor public ivoirien ? Selon l’économiste Dieudonné Essomba : « L’État de Côte d’Ivoire s’est lancé dans la construction de grands projets structurants notamment dans le domaine des infrastructures routières et occasionnellement dans la réalisation des chantiers liés au sport afin d’offrir le meilleur pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations de football dont le pays est organisateur.
Ces projets sont des challenges immenses qui nécessitent des moyens financiers colossaux. Pour essayer d’équilibrer sa balance budgétaire, l’Etat est donc obligé de s’endetter pour assumer ses missions régaliennes. Tous les gouvernements ont recours à cette méthode en cas de difficulté ».
Parmi les chantiers réalisés par Alassane Ouattara, le plus récent est la construction du 5e pont d’Abidjan qui a coûté 113 milliards de FCFA à l’État. Toutefois, l’économiste se montre peu confiant sur le programme économique initié par les dirigeants ivoiriens. « Certes, ces multiples chantiers participent au développement. Mais il serait mieux pour le gouvernement ivoirien de construire des industries génératrices de revenus, productrices de capitaux. La Côte d’Ivoire a les capacités de produire son cacao et de le transformer sur place et à une grande échelle ».
L’analyste jette un regard global sur bon nombre de pays d’Afrique. « Le modèle économique choisi par nos États n’est pas bénéfique pour la croissance ; ce système nous maintient dans le surendettement et la dépendance économique vis-à-vis de l’Occident qui profite des rentes ».
Tchuisseu Lowé