Les actions menées par les groupes politico militaires basés dans la partie septentrionale du pays, rendent difficiles les projets gouvernementaux relatifs au dialogue et au retour à la paix. L’insécurité et la peur règnent au sein des populations des zones contrôlées par les bandes armées. Mahamat Idriss Deby promet « la guerre » aux mouvements rebelles.
La cohésion nationale au Tchad patine en raison des mésententes entre les parties. Les appels du gouvernement autour de la table des négociations n’ont pas réussi à faire changer d’avis les rebelles armés, responsables d’attaques continues dans les régions du Nord. Cette zone constitue le foyer des mouvements rebelles parmi lesquels le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), le Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR), auteur des affrontements contre l’armée qui ont eu lieu du 10 au 11 août et au cours desquels des pertes en vies humaines et matérielles ont été enregistrées.
Ces groupes reprochent au pouvoir central sa proximité avec la France et ambitionnent de déstabiliser le régime de N’Djamena par la force.
« Je m’adresse à ces rebelles. Vous avez deux options. Si vous voulez la paix comme je l’ai dit, la porte de la paix est ouverte ; elle n’est pas fermée. Sinon, si vous voulez la guerre…je vous attends ».
La réaction de Mahamat Idriss Deby en direction des forces opposées, ne semble pas arranger les choses dans le sens de la paix. Pour Caman Bédaou Oumar, membre influent de la société civile tchadienne : « Le Tchad est gouverné par des généraux analphabètes qui n’ont aucune connaissance de la gestion des hommes.
Ils veulent imposer leurs volontés sans écouter les personnes en face d’eux. La réconciliation nationale est difficile voire impossible dans une telle démarche ». Toutefois, la plupart des groupes rebelles avaient rejeté les accords de paix de Doha de 2022 ; pour ces derniers, leurs exigences n’avaient pas été prises en compte lors des assises avant la rencontre.
La bataille engagée par les autorités contre les groupes politico militaires n’exclut pas celle de l’opposition civile incarnée par Succès Masra le principal opposant au gouvernement tchadien, exilé pour des raisons politiques. Il conditionne son retour au pays natal et sa participation au dialogue par une suspension des charges contre lui et ses compagnons.
Tchuisseu Lowé