Le réaménagement ministériel du mardi 17 octobre voulu par le chef de l’État ivoirien met en mission la nouvelle équipe gouvernementale.
Alassane Ouattara a pris de court l’opinion en désignant à la fonction de premier ministre Robert Beugré Mambé.
Hormis ce bouleversement important, le groupe n’a pas connu un nettoyage de fond, plusieurs ministres ayant conservé leur portefeuille ministériel.
Composée de 33 membres, la nouvelle équipe va préparer le bon déroulement de la coupe d’Afrique des Nations de football qui aura lieu dans trois mois en terre ivoirienne. Robert Beugré Mambé chef du gouvernement et en charge des Sports et du Cadre de Vie, devra veiller à la finalisation des infrastructures sportives et à la coordination des travaux interministériels pour la réussite de la compétition. Une mission délicate au regard de l’immensité de cet évènement sportif et culturel. Surtout, Alassane Dramane Ouattara placerait ses cartes pour le vote présidentiel de 2025. Une échéance visée par bon nombre d’acteurs politiques ivoiriens.
Certes, le chef de l’État ne s’est pas encore prononcé sur sa candidature à un quatrième mandat mais « en insufflant du sang neuf au sein de l’appareil gouvernemental le président de la République se préparerait pour un futur challenge d’autant plus le nouveau premier ministre est un technocrate, un homme de terrain. Il a été nommé sur la base de ses compétences ». Aimé Bounoug, politologue, examine le rôle principal du gouvernement nouvellement nommé.
En septembre dernier, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) le parti du chef de l’État avait largement remporté les élections locales en rasant 60% des communes et 80% des régions. Une victoire qui renforce le pouvoir d’Alassane Ouattara.
« Plusieurs facteurs classent le RHDP en pole position de la prochaine élection présidentielle. Henri Konan Bédié manque à l’appel, Laurent Gbagbo affaibli par les années de prison tente de reconstruire son camp divisé. Sur les trois figures emblématiques de la Côte d’Ivoire qui ont dominé la scène politique pendant plus d’une trentaine d’années, Alassane Ouattara reste finalement celui qui a les cartes en main », renchérit l’universitaire.
A deux ans du scrutin présidentiel l’opposition s’organise pour affronter le parti au pouvoir. L’ancien président Laurent Gbagbo et ses ex compagnons de lutte Charles Blé Goudé et l’ancienne première dame Simone Ehivet s’activent séparément pour conquérir les électeurs.
Tchuisseu Lowé