Ousmane Sonko réintégré sur les listes électorales, nouveau camouflet pour Macky Sall
Le tribunal de grande instance de Dakar a ordonné, ce jeudi, la réintégration de l’opposant Ousmane Sonko dans le fichier électoral, lui ouvrant par ce fait, la voie à une participation à la présidentielle de février 2024.
Cette décision de justice confirme ainsi le verdict rendu par le tribunal de Ziguinchor le 12 octobre dernier, avant que la cour suprême ne casse ledit verdict pour demander au Tribunal de Grande Instance de Dakar de rejuger l’affaire.
« Le juge a annulé la mesure de radiation qui avait été prise par l’Etat du Sénégal contre Ousmane Sonko et a ordonné sa réintégration dans le fichier électoral », a indiqué Bamba Cissé, un des avocats de Sonko ce jeudi à Dakar.
« Cette décision qui vient de tomber est exécutoire. Même s’il y a possibilité de recours, ce recours n’est pas suspensif », a relevé pour sa part, Abdoulaye Tall, autre avocat de Sonko, appelant à remettre, au sortir de cette décision, la fiche de parrainage au mandataire de Sonko pour que celui-ci puisse entamer la collecte auprès du peuple sénégalais.
Un recours en annulation annoncé
EL Hadj Diouf, avocat de l’Etat, a annoncé un recours à la cour suprême pour l’annulation de la décision.
Condamné par contumace en juin 2023 à deux ans de prison pour le délit de corruption de la jeunesse, le leader de Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique, et la fraternité (Pastef) avait été radié des listes électorales, perdant de facto le droit d’être candidat à une élection.
Sonko est écroué depuis le 28 juillet pour de lourdes charges dont complot contre l’autorité de l’Etat, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste.
Les déboires du leader de Pastef ont démarré avec les accusations de viol portées à son encontre par une jeune dame travaillant dans un salon de beauté de la capitale en mars 2021 et ayant conduit à sa condamnation pour corruption de la jeunesse.
L’opposant a de tout le temps pointé un complot ourdi au plus haut niveau de l’Etat pour l’écarter de la présidentielle du 25 février 2024. Le camp Macky Sall a toujours nié cette thèse sans vraiment convaincre.
Si la décision est appliquée, Sonko pourra démarrer sa campagne de parrainage et déposer sa candidature pour la présidentielle dont la date limite est le 26 décembre 2023.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouvelle décision de justice en faveur d’Ousmane Sonko est un nouveau camouflet pour Macky Sall qui, de plus en plus plie l’échine face au principal challenger de son candidat, le premier ministre Amadou BA.