Voici les trois grands chantiers de Andry Rajoelina pour son second quinquennat
Réélu, le samedi 25 novembre dernier à la tête de la République de Madagascar au premier tour d’une élection sous fond de contestation, à 58,95% des suffrages exprimés, Andry Rajoelina a été officiellement investi, samedi 16 décembre 2023, dans ses fonctions de Président de la République, chef suprême des armées. La cérémonie qui a eu pour cadre, le stade Barea Mahamasina, a mobilisé une foule (50.000 personnes) composée de ses partisans et de plusieurs chefs d’Etats de la région, invitées pour la circonstance.
A 49 ans, Andry Rajoelina entame un second quinquennat après un premier qui n’a pas été de tout repos pour lui, en raison de nombreux facteurs aussi bien endogènes qu’exogènes, marqués par l’opposition politique farouche à laquelle il fait face et la pandémie de la Covid-19.
Le président réélu à la tête du Madagascar, est donc conscient que pour cette nouvelle pige, il n’a pas droit à l’erreur. La prestation de serment faite, il est temps pour lui, de se retrousser les manches, remettre le bleu de chauffe et travailler pour développer le pays. Les priorités de son mandat sont le capital humain, l’industrialisation et la gouvernance.
L’heure est maintenant au travail
“Nous allons relever les immenses défis qui nous attendent”, a déclaré Andry Rajoelina dans la version française d’un discours ambitieux qu’il a livré samedi, lors de son investiture. Son slogan de campagne résume, justement, les défis colossaux qu’il doit relever durant ce second quinquennat. “Madagascar doit se développer”, est la traduction libre du slogan de campagne de Andry Rajoelina. Une phrase qu’il a réaffirmée en conclusion de ses allocutions en malgache et en français, à Mahamasina. Le locataire d’Iavoloha soutient que les épreuves qui se sont présentées à lui durant son premier quinquennat n’ont fait que renforcer son engagement à bâtir un avenir meilleur pour la population malgache. Bien évidemment, il est revenu sur la pandémie, les aléas climatiques et les trahisons politiques, qui selon lui, ont été de véritables boulets à ses pieds.
Les trois principaux chantiers à attaquer
Pour ce second mandat, Andry Rajoelina, compte placer la barre encore plus haut, puisque lui-même affirme que le développement est un impératif peu importent les circonstances. Outre réitérer son engagement de développer la Grande île, le Président a aussi réaffirmé les priorités de son second quinquennat. À l’entendre, les actions étatiques seront basées sur trois socles, “le capital humain, l’industrialisation et la gouvernance”.
“L’objectif est de produire et de transformer à Madagascar, tout ce dont la population a besoin au quotidien. Nous allons accélérer l’industrialisation du pays, améliorer le climat des affaires, former massivement nos jeunes et créer des emplois, afin d’améliorer les conditions de vie, surtout des plus vulnérables”, a déclaré Andry Rajoelina, dans son discours, prononcé en français, tout en comptant les Partenaires techniques et financiers (PTF).
Dans son allocution en malgache, au sujet du capital humain, le locataire d’Iavolohan a parlé d’amélioration de l’accès à l’emploi, du niveau de vie et des conditions sociales de chaque citoyen. Ceci par un renforcement des secteurs de la formation professionnelle, de l’éducation, de la santé et aussi de l’accès à l’eau et à l’électricité. Ces deux points, qui sont des critères indéniables du bien-être humain et qui, normalement ne devrait être qu’une formalité, font pourtant défaut, même dans la capitale, depuis quelques temps.
Andry Rajoelina concède que “l’essor économique auquel nous aspirons est tributaire de l’amélioration du secteur de la production énergétique”. De ce fait, il réaffirme son engagement en faveur de la transition énergétique. “Il est impératif de démarrer les travaux de construction des centrales hydroélectriques”, soutient-il. Il affirme aussi que “d’ici six mois, quarante-sept districts seront dotés de centrales solaires ». Et qu’avec la vulgarisation des kits solaires, “d’ici un an, plus aucun ménage n’utilisera de bougie ou de pétrole lampant”.
Sur le volet social, le président de la République souligne “qu’une priorité sera accordée à la facilitation d’accès à la planification familiale, afin de contribuer à l’amélioration du niveau de chaque foyer”. Dans le domaine de la gouvernance, Andry Rajoelina assure, du reste, que “ce mandat sera marqué par une lutte active contre toute forme de corruption et tout acte servant les intérêts individuels au détriment de l’intérêt général”.
Sur sa lancée, le Président Malgache ajoute: “je serai ferme sur le respect des valeurs de l’intégrité, de l’honnêteté et de la loyauté qui s’imposent à tous les responsables au service de la nation”. Selon ses dires, “la mise en œuvre des réformes structurelles impactera positivement et efficacement la croissance économique du pays”. Il affirme, par ailleurs, qu’il compte poursuivre les grands projets d’infrastructure citant comme exemple, le pipeline Efaho et l’autoroute Antananarivo – Toamasina.
“Les grands chantiers que nous avons initiés vont indéniablement transformer et mener Madagascar vers l’émergence”, atteste alors le président de la République. S’adressant aux PTF, le président Rajoelina indique, en effet, que l’issue de l’élection “est un signal fort de la volonté du peuple malgache d’avancer dans la continuité et dans un environnement de paix et de stabilité, puisqu’on ne peut pas construire un pays sans stabilité”. “À travers ce serment et avec un amour profond et sincère, je m’engage à diriger Madagascar, pour construire une nation plus forte et plus prospère et à œuvrer pour son rayonnement. Je mettrai tout en œuvre pour garantir l’unité et la solidarité de la nation”, déclame Andry Rajoelina. Aussi, il réaffirme son ouverture à tous ceux qui sont prêts à travailler pour la population. En le disant, Andry Rajoelina est-il en train de préparer les esprits à un gouvernement de large ouverture ? En tout cas, cette idée sera tout à son avantage, vu que le scrutin qui le consacre à nouveau président du Madagascar, a été boycotté par l’opposition dans sa grande partie.