Portrait/ Cheikh Hamidou Kane
La culture africaine dans le sang
Figure respectée de la première génération d’écrivains africains, son nom se confond avec sa célèbre oeuvre romanesque intitulée » L’Aventure Ambiguë ». Cheikh Hamidou Kane, c’est de lui qu’il s’agit, plus qu’un écrivain, est un vieux sage, dont la vie est solidement incrustée dans le XXème siècle africain.
Un fervent défenseur de la culture africaine
Même s’il n’est pas très productif, avec juste deux œuvres à son actif, cet homme de lettres de renom montre un enracinement très profond dans sa culture. et ses origines. Cheikh Hamidou Kane fait aussi montre d’un engagement politique et citoyen reconnus pour défendre l’intérêt de son continent et particulièrement du Sénégal.
Issu d’une famille marquée par un attachement profond au coran, Cheikh Hamidou Kane fréquentera dans un premier temps l’école coranique. Mais cela ne sera pas un obstacle pour le jeune qu’il fut, d’entrer à l’école des Toubabs, (blancs) même si la tendance était encore faible à l’époque. L’école restait toujours, aux yeux de nombre de parents, un moyen d’assimilation pour les colons. Les traditionalistes tenaient jalousement à préserver l’identité de leur culture menacée par celle imposée par les Toubabs. Pour autant, Cheikh intégrera l’Ecole primaire supérieure Blanchot de Saint-Louis pour son initiation.
Après des études supérieures en France, Cheikh Hamidou Kane retournera au pays avec des diplômes notamment en littérature, droit et philosophie. Avec l’indépendance, il sera promu à d’importants postes administratifs grâce à son niveau intellectuel. D’abord, le président Senghor le nommera gouverneur de la région de Thiès en 1960. Puis il deviendra, un an après, le chef de Cabinet du ministre du Développement et du Plan. En outre, c’est en cette année 1961 que Cheikh Hamidou Kane se révélera à la face du monde avec la parution de son chef-d’œuvre « L’Aventure Ambiguë ».
Ce succès littéraire lui vaudra le Grand prix littéraire d’Afrique noire en 1962. Son vécu d’homme de culture précipitera sa nomination comme représentant de l’UNICEF dans plusieurs pays africains. Parallèlement à cela, Cheikh Hamidou dirigera pour un temps les Industries chimiques du Sénégal dès 1981. Il est nommé ministre sous Senghor et Abdou Diouf. Sa deuxième œuvre, Les Gardiens du Temple, sera publiée en 1995 ; elle reste à ce jour, la dernière de cet homme pourtant très inspiré dans ses écrits. Agé aujourd’hui de 92 ans, Cheikh Hamidou Kane continue toujours de guider de ses conseils les jeunes et s’investir dans le combat pour le panafricanisme.