Mahamat Idriss Déby Itno désigné candidat par son parti
Au Tchad, la dynastie Déby est plus que jamais en marche. Après avoir succédé à son père tué par les rebelles sur le champ de bataille, le 18 avril 2021, Mahamat Idriss Déby Itno (le fils de Idriss Déby Itno) est en train de réunir toutes les pièces du puzzle pour perpétuer la dynastie de la famille Déby à la tête de l’État Tchadien.
Devenu président du Conseil militaire de transition puis président de la Transition, faisant fonction de chef de l’État dans des conditions assez floues, de nombreux observateurs de la politique tchadienne espéraient que Mahamat Idriss Déby Itno ne se contente que de superviser la transition, pour ensuite rendre le tablier, afin de favoriser l’arrivée au pouvoir d’un civil à l’issue d’un processus démocratique.
Ceux des observateurs qui croyaient en ce scénario, ont dû définitivement déchanter, ce samedi 13 janvier 2024, suite à un congrès organisé à N’djamena par le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), parti politique au pouvoir fondé par Idriss Déby en 1990. En effet, d’après la résolution des congressistes lue par Mariam Djimet Ibet, présidente du comité d’organisation dudit congrès, “le président de transition, Mahamat Idriss Deby Itno, est désigné président d’honneur et futur candidat du MPS (Mouvement Patriotique du Salut) à la prochaine présidentielle”.
Une annonce qui achève de convaincre sur les ambitions de Mahamat Idriss Déby Itno de conserver le pouvoir après les 32 ans de règne sans partage de son père à la tête du Tchad. Car, il est évident que si le président du Conseil militaire de transition par ailleurs, président de la Transition, faisant fonction de chef de l’État du Tchad est candidat à l’élection présidentielle prévue dans ce pays en fin 2024, ses adversaires auront très peu de chance de lui tenir tête, surtout qu’il a réussi à se mettre dans la poche, Succès Masra, son principal et farouche opposant, nommé premier ministre en début d’année.
Une affaire très bien ficelée
A la fin du mois de décembre dernier, le projet de nouvelle Constitution porté par le président de la transition avait été approuvé avec près de 86 % des voix lors d’un référendum. L’opposition et la société civile ayant vu en cette nouvelle Constitution les prémices de l’ambition de Mahamat Idriss Déby Itno à se maintenir au pouvoir et perpétuer la dynastie Déby, avaient appelé leurs partisans à boycotter le référendum qui est passé malgré tout.
gé de 37 ans, Mahamat Idriss Déby Itno qui, on se souvient, avait promis des élections après une transition de 18 mois et s’était engagé à ne pas se présenter, a ainsi fait volte-face. Dix-huit mois plus tard, il prolonge la transition de deux ans et s’autorise à briguer la magistrature suprême de fin 2024. Le boulevard de son maintien au pouvoir est donc tout tracé.
Thom Biakpa