Photo : Matthias Raynal / RFI
Comme nous l’indiquions dans un article précédent, la Guinée depuis plusieurs semaines est dans une impasse totale. Rien ne va plus entre les autorités et les populations qui ne finissent plus de grogner face à la crise sociale de plus en plus intenable dans laquelle est empêtré le pays.
De leurs côtés, les centrales syndicales elles, ont décidé de ne plus accorder de répit au régime militaire dirigé par le général Mamadi Doumbouya. Réunis, jeudi 22 février 2024 en assemblée générale à la bourse du travail de Conakry, les treize syndicats du pays ont pris la résolution de déclencher une grève générale et illimitée à partir du lundi 26 février prochain, pour obtenir la libération d’un syndicaliste de presse, la baisse des prix des denrées de première nécessité et la levée des restrictions d’accès à internet.
Les secteurs publics privés et informels sont appelés à suivre le mot d’ordre sur tout le territoire. L’annonce de ce débrayage intervient alors que le pays est sans gouvernement et que rien, absolument rien n’est fait pour faire retomber la tension sociale.
De façon concrète, les syndicats réclament la libération immédiate et sans condition de Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), et la levée des restrictions d’accès à internet en vigueur depuis trois mois. Les revendications portent aussi sur la cherté de la vie et le non-respect d’accords passés en 2023 avec le gouvernement pour la revalorisation des salaires des fonctionnaires ou l’intégration de personnels dans l’Éducation nationale.
C’est la première grève générale sous le CNRD, au pouvoir depuis le 5 septembre 2021. L’on se demande bien comment va réagir la junte face à cette grève, surtout qu’elle a interdit toute manifestation.
Thom Biakpa