L’exploitation du pétrole du Pipeline Niger-Benin plombée / Photo: Reuters
Le Bénin a décidé, lundi 6 mai 2024, d’interdire aux navires de charger dupétrole à partir de la plateforme de Sèmè Kpodji où a pris fin le pipeline de près de 2000 km, conduisant le pétrole nigérien. Patrice Talon, le président béninois en prenant cette décision, exprime ainsi à Niamey, son désaccord vis-à-vis de son attitude à maintenir ses frontières fermées avec son pays, alors que du côté du Benin, l’ouverture des frontières est effective.
La décision de Cotonou a été notifiée à l’ambassadeur de Chine au Bénin et à la société de gestion du pipeline, par le ministre d’État, en charge des Finances et de la Coopération. De façon concrète, le Bénin va interdire ses eaux aux bateaux qui viendront pour embarquer le pétrole nigérien pour l’exportation. Cette situation met en péril les enjeux de ce projet. En effet, ce sont en moyenne 90 000 barils par jour que le Niger ne pourra pas commercialiser.
Patrice Talon qui, dès les premières heures du coup d’Etat s’était montré inflexible vis-à-vis des putschistes de Niamey, cautionnant même une éventuelle intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel, s’est par la suite,ravisé et avait déclaré qu’il voulait normaliser ses relations avec le pays dirigé par le Général Tiani.
De fait, juste après la levée par la Cédéao des sanctions économiques enl’encontre du Niger en décembre dernier, il a ordonné l’ouverture des frontières.Mais, à ce jour, elles restent encore fermées côté nigérien. Une attitude qui a fortement déplu à Patrice Talon. « Le Bénin a montré sa bonne foi, le Niger n’a encore rien donné en retour », commente un proche du dossier. Voilà donc que cet important projet destiné à booster l’économie de ces deux pays se trouve plombé.
Pour rappel, c’est en fin du mois d’avril, que les premières gouttes de pétrole avaient jailli sur la plateforme à Sèmè Kpodji au Bénin. On attendait une inauguration de cette plateforme qui n’a jamais eu lieu. Il faut espérer que la junte nigérienne accepte d’assouplir sa position relativement à la question de ses frontières avec le Benin pour favoriser la mise en œuvre du projet.
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