La tension est toujours vive dans les rues de Nairobi, la capitale kényane / AFP
De nouveaux affrontements ont éclaté entre des manifestants et la police ce jeudi matin, 27 juin 2024, à Nairobi, la capitale kényane. Deux jours après des violences qui ont coûté la vie à 23 personnes selon un bilan établi par la société civile kényane, la tension reste palpable dans les rues de la capitale.
La police kényane a utilisé des gaz lacrymogènes et tiré des balles en caoutchouc sur des groupes de manifestants rassemblés tôt ce matin sur les principales artères de Nairobi. Le retrait de la loi de finances, annoncé la veille par le président William Ruto, n’a pas apaisé les tensions. Malgré un déploiement impressionnant des forces de l’ordre, les manifestants sont descendus dans la rue pour exprimer leur « déception et leur colère envers le pouvoir et le président Ruto pour ses mensonges ».
Selon eux, la confiance avec le pouvoir étant rompue, ils refusent de croire en la sincérité du retrait de la nouvelle loi de finances annoncé par William Ruto. « Il ne dit pas la vérité. D’abord, il a menti sur le nombre de victimes de la répression policière, en parlant de 6 morts alors que la société civile en a dénombré 23. En plus, il tient un discours incohérent : un jour, il traite les manifestants de criminels qu’il faut punir, et le lendemain, il les qualifie de fils de la nation qu’il faut écouter. Il n’y a rien de sincère ni d’honnête dans ses propos, il nous a déçus, il doit partir, William Ruto doit partir », a déclaré un jeune manifestant, très remonté, au micro d’Africanews TV.
Les manifestants, pour être assurés de l’effectivité du retrait de cette loi, exigent qu’elle soit renvoyée au parlement et officiellement abrogée par les députés, conformément à la loi kényane.
Il est à noter que le projet de loi de finances proposait notamment une taxe de 16 % sur les biens et services destinés directement et exclusivement à la construction et à l’équipement d’hôpitaux spécialisés d’une capacité minimale de 50 lits. De nombreux Kényans craignent que cette mesure n’entraîne une augmentation des coûts des soins de santé.
Thom Biakpa