Donald Trump jubilant devant ses partisans à West Palm Beach. Photo: AP
Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis suscite des réactions variées à travers le monde, et l’Afrique ne fait pas exception. Les pays africains, qui ont observé de près les politiques de l’ancien président durant son mandat de 2017 à 2021, envisagent les implications de ce come–back du sphinx de la politique américaine, sur leurs relations avec Washington.
Une politique étrangère axée sur l’Amérique d’abord
Sous la présidence de Trump de 2017 à 2021, la politique étrangère américaine a été marquée par un slogan emblématique : « America First ». Cette approche a souvent conduit à une réduction de l’engagement des États-Unis en Afrique, avec une attention accrue portée sur les intérêts économiques et stratégiques américains. Les pays africains devraient s’attendre à ce que cette tendance se poursuive, avec un accent sur les accords bilatéraux qui favorisent les entreprises américaines, mais qui pourraient négliger les besoins de développement à long terme des nations africaines.
Des relations commerciales redéfinies
Trump a souvent critiqué les accords commerciaux internationaux, les qualifiant de désavantageux pour les États-Unis. Les pays africains pourraient donc anticiper une réévaluation des relations commerciales. Cela pourrait se traduire par des accords plus favorables aux États-Unis, mais également par une pression accrue sur les pays africains pour qu’ils adoptent des politiques économiques alignées sur les intérêts américains. Les initiatives comme l’AGOA (African Growth and Opportunity Act) pourraient être révisées, ce qui pourrait avoir des conséquences significatives sur les exportations africaines vers les États-Unis.
Une approche pragmatique sur la sécurité
La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent a été une priorité pour l’administration Trump, et cela pourrait se poursuivre. Les pays africains confrontés à des menaces sécuritaires, comme le Sahel ou la région des Grands Lacs, pourraient espérer un soutien militaire et financier accru. Cependant, cette aide pourrait être conditionnée à des réformes politiques ou économiques, ce qui pourrait créer des tensions avec certains gouvernements africains.
Les droits de l’homme et la gouvernance
L’administration Trump a souvent été critiquée pour son approche laxiste en matière de droits de l’homme et de gouvernance. Les pays africains pourraient craindre que cette attitude se traduise par un soutien tacite à des régimes autoritaires, tant que ces derniers servent les intérêts stratégiques des États-Unis. Cela pourrait affaiblir les efforts de promotion de la démocratie et des droits de l’homme sur le continent.
Un nouvel équilibre géopolitique
Le retour de Trump pourrait également influencer la dynamique géopolitique en Afrique. Avec la montée en puissance de la Chine et de la Russie sur le continent, les pays africains pourraient se retrouver dans une position délicate, devant jongler entre les intérêts américains et ceux de ces puissances émergentes. Trump pourrait adopter une approche plus agressive pour contrer l’influence chinoise, ce qui pourrait offrir des opportunités, mais aussi des défis pour les pays africains.
En définitive, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait entraîner des changements significatifs dans les relations entre les États-Unis et les pays africains. Si certains pays pourraient bénéficier d’un soutien accru en matière de sécurité, d’autres pourraient se heurter à des politiques commerciales et diplomatiques plus strictes. Les dirigeants africains devront naviguer habilement dans ce paysage complexe pour défendre leurs intérêts tout en s’adaptant aux nouvelles réalités géopolitiques.
Thom Biakpa