Le président de l’Autorité des chefs d’États de la CEDEAO croit toujours en un retour des pays de l’AES au sein l’organisation / photo: AFP
Le président nigérian Bola Tinubu, à la tête de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a réaffirmé l’ouverture de l’organisation à un éventuel retour des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Lors d’une rencontre à Abuja avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, le mercredi 11 décembre 2024, il a souligné l’importance de maintenir le dialogue tout en critiquant les gouvernements militaires en place au Niger, au Mali et au Burkina Faso.
« Nous laisserons la porte ouverte à la collaboration. Nous continuerons à montrer l’exemple. Nos citoyens innocents souffrent des conséquences des actions militaires. Nous explorerons toutes les voies diplomatiques », a déclaré le président Tinubu. Pour lui, la diplomatie demeure l’outil privilégié pour résoudre les différends.
De son côté, le président allemand Frank-Walter Steinmeier, après avoir échangé avec le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Touray, a affirmé que le retour de ces trois pays de l’AES au sein de l’organisation aurait des répercussions significatives sur l’économie et la sécurité de la région. Il a également appelé à l’élaboration de plans d’urgence pour renforcer la coopération économique future au sein de la sous-région.
Le retrait du Burkina Faso, du Niger et du Mali de la CEDEAO, annoncé en janvier, repose sur des critiques sévères à l’encontre de l’organisation sous-régionale. Les dirigeants de l’AES ont accusé la CEDEAO de ne pas avoir su contrer efficacement le terrorisme qui ravage leurs territoires. Ils ont également dénoncé les sanctions imposées suite aux coups d’État militaires, les qualifiant de mesures « illégitimes, inhumaines et irresponsables ». Ces sanctions, qui incluaient des restrictions économiques et politiques, ont, selon eux, eu un impact plus lourd sur les populations que sur les régimes en place.
En réponse à ces critiques, la CEDEAO a maintenu sa position en faveur d’un retour à l’ordre constitutionnel dans ces États, soulignant que cela constitue une condition préalable à toute reprise des relations.
Thom Biakpa