Les bateaux utilisés par les migrants pour la traversée sont très souvent en mauvais état/ photo: AP
Les autorités tunisiennes ont récemment récupéré les corps de 20 migrants, victimes d’un naufrage survenu au large de la côte méditerranéenne, près d’un point de départ prisé par ceux qui tentent de rejoindre l’Europe par voie maritime. Dans un communiqué publié mercredi, la Garde nationale a annoncé que ses garde-côtes, intervenant sur le site du naufrage, avaient réussi à secourir cinq personnes, tandis que les corps des 20 autres ont été retrouvés à environ 24 kilomètres au large des côtes, au nord de Sfax. Cette zone se situe à environ 130 kilomètres de l’île italienne de Lampedusa, souvent considérée comme une première étape pour les migrants.
La Garde nationale a précisé qu’elle poursuivait activement les recherches pour retrouver
d’éventuels disparus, sans toutefois fournir d’informations sur le nombre de personnes qui se trouvaient à bord du navire au moment du départ. Malgré les efforts déployés par les autorités tunisiennes, soutenues par l’Europe, pour renforcer la surveillance de leurs frontières et prévenir les tragédies en mer, les naufrages continuent de se produire. La semaine dernière, par exemple, les autorités avaient déjà découvert les corps de neuf personnes échouées sur le même littoral.
Les embarcations utilisées par les migrants, souvent des bateaux en fer vétustes, sont fréquemment en mauvais état, ce qui augmente les risques de naufrage. Bien qu’il n’existe pas de chiffres officiels sur le nombre de victimes, des organisations internationales et des ONG tunisiennes estiment que des centaines de personnes ont perdu la vie en mer cette année. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 1 100 personnes sont mortes ou portées disparues en Méditerranée centrale, notamment au large des côtes tunisiennes et libyennes. Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux avance que le nombre de décès ou de disparitions pourrait se situer entre 600 et 700 au large des côtes tunisiennes.
En 2024, plus de 19 000 migrants ont quitté la Tunisie pour rejoindre l’Italie, dont une grande partie a ensuite demandé l’asile. Ce chiffre reste bien en deçà des plus de 96 000 migrants qui avaient effectué le même trajet à la même période l’année précédente. La majorité des arrivées en Italie cette année provient de migrants originaires du Bangladesh, de Tunisie et de Syrie.
Il est important de noter qu’il n’existe pas de statistiques officielles concernant la population migrante en Tunisie. Cependant, des milliers de migrants vivent dans des conditions précaires, souvent dans des camps de fortune établis au milieu des oliviers près du littoral de Sfax. Cette situation met en lumière les défis humanitaires auxquels sont confrontés ces individus en quête d’une vie meilleure, ainsi que la nécessité d’une réponse internationale coordonnée pour faire face à cette crise persistante.
Thom Biakpa