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mercredi, janvier 8, 2025
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Côte d’Ivoire : Polémique autour du Cargo « Zimrida » et sa cargaison de Nitrated’Ammonium, une réunion cruciale ce lundi, pour décider du sort du navire

Le cargo Zimrida transportant 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium/ photo: PAA

Le cargo Zimrida, maintenu au large des côtes ivoiriennes depuis une semaine en raison de sa cargaison de nitrate d’ammonium, devrait connaître son sort ce lundi 6 janvier. Une réunion cruciale réunissant les autorités portuaires, les douanes ivoiriennes, le propriétaire de la marchandise et le transporteur est prévue pour déterminer si les 3 000 tonnes de cette cargaison, destinées à la Côte d’Ivoire, pourront être déchargées comme initialement prévu.

Un cargo sous surveillance

Le Zimrida, battant pavillon de La Barbade, a accosté au large d’Abidjan le 30 décembre dernier, après avoir quitté le port britannique de Great Yarmouth, dans le comté de Norfolk, 14 jours plus tôt, le 16 décembre. C’est dans ce port qu’il a pris possession de 20 000 tonnes d’engrais à base de nitrate d’ammonium. Avant cela, le navire était arrivé à vide à Great Yarmouth le 29 octobre, en provenance d’Algérie, pour récupérer la cargaison qui se trouvait sur le Ruby, un autre navire de la compagnie Serenity Ship Management DMCC, basée aux Émirats arabes unis. Ce transbordement était nécessaire en raison d’une avarie subie par le Ruby en mer de Norvège, dont les détails restent flous.

Une cargaison controversée

La cargaison de nitrate d’ammonium a suscité de vives inquiétudes, alimentant une grosse polémique, notamment en raison de l’explosion tragique survenue au port de Beyrouth le 4 août 2020, qui a causé plus de 200 morts et 6 500 blessés. Selon les explications d’unprofesseur de chimie à l’Université Nangui Abrogoua d’Abidjan, « à des températures autour de 200°C, provoquées par une mauvaise manipulation ou un stockage inadéquat, le nitrate d’ammonium peut exploser spontanément, générant des gaz toxiques comme l’oxyde d’azote ». Le Zimrida transporte actuellement une quantité de nitrate d’ammonium sept fois supérieure à celle qui a explosé à Beyrouth.

Distinction cruciale

Cependant, il est essentiel de noter une distinction majeure entre les deux cargaisons. Le nitrate d’ammonium impliqué dans la catastrophe de Beyrouth était destiné à la fabrication d’explosifs et avait été entreposé dans des conditions de sécurité déplorables. En revanche, le nitrate d’ammonium à bord du Zimrida est classé comme engrais. Une ONG s’exprimant sur la situation, souligne que les 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium abandonnées à Beyrouth étaient destinées à des usages miniers au Mozambique, et non à l’agriculture.

État de la cargaison

À ce jour, aucune dégradation thermique n’a été signalée concernant la cargaison du Ruby, qui a été transférée au Zimrida. Cela contraste avec des incidents antérieurs sur d’autres navires en mer du Nord et dans le golfe de Gascogne. Directeur de l’ONG, Jacky Bonnemain interrogé par le confrère RFI exprime sa compréhension des tensions actuelles à Abidjan, une ville encore marquée par le traumatisme de l’affaire du Probo Koala en 2006, où des résidus pétroliers toxiques avaient provoqué une véritable crise sanitaire.

Alors que la réunion de ce lundi pourrait décider du sort du Zimrida et de sa cargaison, la situation reste délicate. Les autorités ivoiriennes continuent de surveiller de près le navire et sa cargaison, conscientes des enjeux de sécurité qui en découlent. La décision qui sera prise pourrait avoir des répercussions significatives sur la gestion des risques liés au transport de substances potentiellement dangereuses dans la région.

Thom Biakpa

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