Le général Oligui Nguema, président de la transition gabonaise/ photo: AFP
Le Gabon se trouve à un tournant crucial de son histoire politique, alors que le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a annoncé un remaniement ministériel le 15 janvier 2025, à peine quelques mois avant les élections générales prévues pour août. Ce changement, bien que modéré, marque une étape significative dans la préparation du pays à un retour à la démocratie.
Le Premier ministre Raymond Ndong Sima conserve son poste, ce qui témoigne d’une certaine continuité au sein du gouvernement. Le nouveau cabinet, qui compte désormais 35 membres, a été conçu pour refléter une plus grande représentation des femmes et des jeunes, avec 11 femmes intégrées contre 9 dans l’ancienne équipe. Ce remaniement, qui introduit 10 nouveaux ministres, vise à insuffler un vent de fraîcheur tout en maintenant les figures clés de l’administration précédente.
Les ministères stratégiques, notamment ceux de la défense, des affaires étrangères, du pétrole et du budget, restent entre les mains de proches collaborateurs du président Oligui. Le général Brigitte Onkanowa continue de diriger le ministère de la Défense, tandis que Régis OnangaNdiaye s’occupe des Affaires étrangères. Marcel Abéké et Charles Mba conservent respectivement leurs responsabilités dans les secteurs du pétrole et du budget, ce qui souligne la volonté de stabilité dans des domaines cruciaux pour la sécurité et l’économie du pays.
Un des changements notables est l’arrivée de l’opposant Séraphin Davin Akuré, qui prend le poste de ministre de l’Énergie et devient également le porte-parole du gouvernement. Cette nomination pourrait être perçue comme un geste d’ouverture politique, alors que plusieurs leaders politiques et syndicaux exhortent le général Oligui Nguema à ne pas se présenter aux élections présidentielles, malgré son droit légal de le faire.
Le contexte de ce remaniement est marqué par la promesse d’Oligui de rendre le pouvoir aux civils à l’issue de la transition, qui a été instaurée après la proclamation de la fin du régime d’Ali Bongo Ondimba par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) en août 2023. Ce dernier a dénoncé un scrutin qu’il qualifiait de frauduleux, déclenchant ainsi une période d’incertitude politique.
Alors que le pays se prépare à ces élections décisives, le défi majeur pour le nouveau gouvernement sera d’organiser un scrutin transparent et inclusif, qui pourrait marquer la fin d’une transition tumultueuse et le début d’une nouvelle ère pour le Gabon. Les attentes sont élevées, et la communauté internationale observe de près les développements dans ce pays riche en ressources, mais en quête de stabilité politique.
Thom Biakpa