Oswald Homéky, et Olivier Boko comparaissent devant le CRIET depuis ce mardi/ photo: Afrik.com
La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a ouvert ce mardi 21 janvier 2025 l’examen d’une affaire délicate, impliquant une tentative présumée de déstabilisation de l’État béninois. Les principaux accusés, Olivier Boko, un homme d’affaires réputé proche du président Patrice Talon, et Oswald Homéky, ancien ministre des Sports, ont vigoureusement nié toute implication dans ce projet de renversement du pouvoir, qui aurait été déjoué en septembre dernier. Selon des informations rapportées par les médias locaux, tous les avocats de la défense se sont retirés de l’affaire.
Les accusations portées contre les prévenus sont d’une gravité notable : complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agents publics et production de faux certificats. L’instruction révèle une tentative de corruption impliquant une somme colossale de 1,5 milliard de FCFA, qui aurait été offerte au commandant de la Garde nationale, Dieudonné Tévoèdjrè, pour faciliter l’opération.
Ce mardi 21 janvier 2025, le procès a connu un tournant inattendu avec le retrait collectif des avocats de la défense. Me Paul Kato Atita, représentant Olivier Boko, a exprimé de vives inquiétudes quant à l’impartialité de la procédure, affirmant que son client ne se sentait pas en sécurité devant la Cour actuelle. Les avocats dénoncent des irrégularités dans la composition de la Cour et soulèvent des soupçons de collusion avec le pouvoir en place.
L’affaire ne se limite pas à ces deux figures centrales, elle implique également d’autres personnalités, telles que Hugues Adjigbékoun et Rock Niéri, ce dernier étant le beau-frère d’Olivier Boko. Malgré un mandat d’arrêt émis par la commission d’instruction de la CRIET, Rock Niéri reste introuvable, ajoutant une couche de complexité à cette procédure judiciaire. Ce procès suscite un intérêt considérable, tant au niveau national qu’international, en raison du profil des accusés et des enjeux politiques sous-jacents.
Cette affaire rappelle d’autres procédures judiciaires marquantes qui ont secoué la vie politique béninoise, notamment celles impliquant Joël Aïvo et Réckyath Madougou. Le retrait en masse des avocats de la défense soulève des interrogations cruciales sur la garantie d’un procès équitable dans cette affaire de présumée tentative de déstabilisation des institutions. Les implications de cette situation pourraient avoir des répercussions significatives sur la confiance du public envers le système judiciaire et la stabilité politique du pays.
Thom Biakpa