Une station Total en activité. photo: J.A
Le groupe pétrolier français Total a annoncé son retrait du Burkina Faso, marquant ainsi la fin de 70 ans de présence dans ce pays sahélien. Cette décision a été confirmée lors d’une rencontre avec le ministre burkinabè de l’Industrie et du Commerce, Serge Poda, le 18 février. Total cède son réseau de 170 stations-service à Coris Investment Group, une entreprise burkinabé qui se diversifie dans le secteur de l’énergie.
Badara Mbacké, responsable du développement commercial de Total en Afrique de l’Ouest, a exprimé sa satisfaction quant à cette transition, soulignant que Coris Investment Group est une société burkinabé d’envergure. Il a également exprimé l’espoir que cette opération garantisse la continuité des services pour les clients, qu’ils soient industriels ou privés.
Ce changement s’inscrit dans un contexte plus large de souveraineté économique en Afrique. Coris Investment Group, qui a déjà fait ses preuves dans les domaines de la banque et de l’assurance, s’est récemment diversifié dans l’hôtellerie, l’immobilier et les mines, et s’attaque désormais au secteur énergétique.
Pour Total, présent au Burkina Faso depuis 1954, ce retrait marque un tournant significatif. L’insécurité croissante et les tensions diplomatiques entre Paris et les pays du Sahel ont précipité une tendance déjà amorcée : le désengagement de Total de l’aval pétrolier en Afrique francophone. Le groupe avait précédemment quitté d’autres pays comme la Centrafrique, le Niger, le Tchad et, plus récemment, le Mali. Ce départ souligne les défis auxquels sont confrontées les entreprises occidentales dans cette région en mutation.
Thom Biakpa