Mohamed Ould Abdel Aziz avait pris le pouvoir par un coup d’État militaire en 2008 en Mauritanie/ AFP
À Nouakchott, lors d’une audience en appel, le procureur général a requis une peine de vingt ans de réclusion contre l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce dernier est accusé de détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite durant son mandat à la tête de la Mauritanie, de 2008 à 2019. Cette demande de peine fait suite à sa condamnation à cinq ans de prison prononcée en décembre dernier lors de son premier procès.
Mohamed Ould Abdel Aziz comparaît aux côtés d’anciens ministres ainsi que de plusieurs hauts responsables et dirigeants d’entreprises, tous impliqués dans des accusations de « trafic d’influence », « blanchiment d’argent », « abus de fonctions » et « enrichissement illicite ». Selon les estimations, l’enrichissement personnel de l’ex-président s’élèverait à 67 millions d’euros. Le procureur a souligné que les fonctions exercées par Ould Abdel Aziz lui auraient permis d’exercer des pressions sur des investisseurs.
Cependant, l’ancien président et ses avocats contestent fermement ces accusations. La défense, qui doit présenter ses arguments ce mardi à Nouakchott, remet en question la légitimité de la procédure judiciaire, affirmant que seule la Haute Cour de Justice mauritanienne a compétence pour juger un ancien président.
Thom Biakpa