Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune en discussion, lors du G7 en Italie/ AFP
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé, lors d’une interview sur un média français le 25 février, que des « mesures de restriction de circulation et d’accès au territoire national » ont été mises en place à l’encontre de certains dignitaires algériens. Cette décision a suscité une réaction immédiate de la part des autorités algériennes, qui ont exprimé leur surprise et leur indignation, qualifiant cette initiative de nouvelle « provocation ».
Jean-Noël Barrot a précisé que ces mesures sont « réversibles » et qu’elles seront levées dès que la coopération entre la France et l’Algérie sera rétablie. Cette déclaration a été faite à la veille d’une réunion interministérielle consacrée au contrôle de l’immigration, dans un contexte de crise diplomatique majeure entre les deux pays. Cependant, le ministre n’a pas fourni d’informations sur la date d’entrée en vigueur de ces restrictions ni sur le nombre de personnes concernées.
Du côté algérien, le ministère des Affaires étrangères a fait savoir qu’il n’avait « aucunement été informé » de ces mesures, qui visent des « ressortissants algériens titulaires de documents de voyage spéciaux les exemptant de formalités de visas ». Dans un communiqué relayé par l’agence APS, le ministère a dénoncé cette décision comme faisant partie d’une « longue liste de provocations, d’intimidations et de menaces » dirigées contre l’Algérie.
Jean-Noël Barrot a justifié ces restrictions en affirmant qu’elles visaient à « faire avancer ou défendre les intérêts des Français ». Il a évoqué des cas spécifiques, tels que la libération de l’écrivain Boualem Sansal, incarcéré en Algérie, ainsi que la question de la réadmission des Algériens en situation irrégulière sur le territoire français. Le ministre a également déclaré qu’il était « prêt à prendre d’autres mesures » si la coopération franco-algérienne ne reprenait pas. Toutefois, il a souligné qu’il agirait « toujours à bon escient et sans nécessairement en faire la publicité ».
Cette situation met en lumière les tensions persistantes entre la France et l’Algérie, deux pays liés par une histoire complexe et souvent tumultueuse. Les décisions prises par la France pourraient avoir des répercussions sur les relations bilatérales, déjà fragilisées par des différends politiques et historiques. Les deux nations devront naviguer avec prudence pour éviter une escalade des tensions et favoriser un dialogue constructif.
Thom Biakpa