Une séance du Conseil de la nation algérien, à Alger/ AFP
Suite à l’attentat survenu à Mulhouse, commis par un ressortissant algérien en situation irrégulière, François Bayrou, le Premier ministre français, a menacé, le 26 février, de remettre en question les accords de 1968 entre la France et l’Algérie. En réaction, le Conseil de la Nation algérien a décidé de suspendre ses relations avec le Sénat français, une décision qui fait suite à la visite de Gérard Larcher, président du Sénat français, à Laâyoune, au Sahara occidental, les 25 et 26 février.
La chambre haute du Parlement algérien a qualifié cette visite de « irresponsable, provocatrice et ostentatoire », la qualifiant d‘« acte inacceptable » qui méprise la légitimité internationale et contredit les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. En conséquence, le Conseil de la Nation a décidé de suspendre immédiatement toutes ses relations avec le Sénat français, y compris le protocole de coopération parlementaire signé le 8 septembre 2015.
Une provocation jugée inacceptable
Le quotidien Le Soir d’Algérie a interprété cette visite comme une nouvelle provocation de la part de la France, affirmant que « Paris exploite le dossier sahraoui dans une logique d’escalade contre Alger ». En écho à ces tensions, le journal a titré son édition du 27 février avec les mots : « La France en mode algérophobe ».
De son côté, El Watan a également souligné que la France a opté pour l’escalade, menaçant non seulement de remettre en cause les accords de 1968, mais aussi d’annoncer, par l’intermédiaire de Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères, des mesures restrictives concernant la circulation et l’accès au territoire national pour certains dignitaires algériens.
Dans un communiqué publié le 26 février, le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé sa surprise et son étonnement face à ces mesures restrictives. En réponse, le gouvernement algérien a averti que « toute action portant atteinte à ses intérêts entraînera des mesures réciproques, strictes et immédiates ».
Cette situation met en lumière les tensions persistantes entre l’Algérie et la France, deux pays dont les relations sont marquées par un passé complexe et des enjeux géopolitiques contemporains.
Thom Biakpa