Des centaines de personnes dans les rues dans la ville du Cap, en Afrique du Sud, pour rendre hommage à Muhsin Hendricks, premier imam ouvertement gay du monde et qui a été tué mi-février/ Reuters
En Afrique du Sud, le samedi 1er mars, des centaines de personnes se sont rassemblées pour rendre hommage à l’Imam Muhsin Hendricks lors de la marche des fiertés au Cap. Reconnu comme le premier imam ouvertement gay au monde, Hendricks a été tragiquement assassiné deux semaines auparavant. La communauté LGBTQIA+ réclame justice et espère une enquête approfondie et efficace, suspectant un crime de haine.
L’assassinat de Muhsin Hendricks a profondément marqué les esprits durant cet événement festif. C’est dans cette même ville qu’il avait fait son coming out en 1996 et qu’il dirigeait une fondation ainsi qu’une mosquée accueillant tous les musulmans marginalisés. De nombreux participants ont brandi des pancartes avec son portrait, accompagnées du hashtag « #JUSTICEFORMUHSIN ».
Une enquête rapide et transparente est attendue. Deux semaines après le meurtre, qui a suscité l’indignation à l’échelle mondiale, aucune arrestation n’a encore été effectuée, et beaucoup craignent qu’il s’agisse d’un crime motivé par la haine. Le président Cyril Ramaphosa a lui-même exprimé ses préoccupations à ce sujet à la fin du mois de février, bien que la police n’ait pas encore confirmé ces suspicions.
Les organisations de défense des droits des personnes LGBTQIA+ appellent la police à mener une enquête sans délai, un besoin d’autant plus pressant que les victimes queer sont souvent négligées dans de telles affaires. Bien que l’Afrique du Sud soit le pays le plus avancé du continent en matière de droits liés à l’orientation sexuelle, ayant légalisé le mariage gay dès 2006, des discriminations et des préjugés demeurent encore bien présents.
Thom Biakpa