Ségou, l’une des régions touchées par les couvre-feux / AFP
Le Mali fait face à une escalade des attaques jihadistes, poussant les autorités à instaurer une série de couvre-feux dans plusieurs régions du pays. Cette mesure, déjà en vigueur dans la région de Tombouctou, a été élargie suite aux attaques survenues le 2 juin 2025. Les régions de Sikasso et la ville de Dioïla ont également été touchées, tandis que dans la région de Nioro, la circulation des véhicules est restreinte.
Particulièrement marquante, la région de Ségou, qui abrite plus de 3,5 millions d’habitants, est désormais soumise à un couvre-feu inédit. Les habitants doivent rester chez eux entre 21 heures et 6 heures du matin, une mesure qui a débuté le 4 juin et qui pourrait être reconduite après 30 jours. Bien que certaines régions du Nord aient déjà connu des couvre-feux, Ségou n’avait jamais été concernée, à l’exception de la période de Covid-19 où des restrictions similaires avaient été appliquées à l’échelle nationale.
Les réactions des habitants sont partagées. Un professeur de l’université de Ségou a exprimé son soutien à cette décision, soulignant que les autorités doivent avoir des informations sur les groupes terroristes et que le risque est élevé. Cependant, il a également reconnu que cette situation n’est pas rassurante et qu’elle est pénible pour la population.
D’un autre côté, des voix s’élèvent contre cette mesure. Un entrepreneur du secteur agricole a fait part de ses inquiétudes, affirmant que le couvre-feu impactera gravement les activités économiques. À l’approche de la fête de la Tabaski, il craint que les voyageurs et les transporteurs de marchandises soient les premiers à en souffrir. Les restaurateurs, déjà en difficulté, redoutent également les conséquences de cette nouvelle restriction sur leur activité nocturne.
La situation au Mali reste préoccupante, et certains prédisent que le couvre-feu pourrait bientôt s’étendre à l’ensemble du pays. Les habitants de Ségou, tout en comprenant les raisons de cette décision, espèrent que des solutions durables seront trouvées pour garantir leur sécurité tout en préservant leur quotidien.
Thom Biakpa