L’ambassadeur Jean-Christophe Belliard, arborant une chemise pagne à l’effigie de Dominique Ouattara/ Photo: Fondation Children of Africa
Récemment, une chemise en pagne portée par l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Jean-Christophe Belliard, a suscité une vive controverse dans le pays. Lors d’une cérémonie officielle inaugurant le lycée d’excellence de jeunes filles de Sinématiali, une ville du nord de la Côte d’Ivoire, l’ambassadeur a été photographié arborant un vêtement à l’effigie de Dominique Ouattara, l’épouse du président ivoirien Alassane Ouattara. Sur cette chemise, un message de remerciement était inscrit : « Merci Maman Dominique Ouattara ».
Cette situation a rapidement été critiquée par le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), le parti de l’opposant Laurent Gbagbo. Habiba Touré, porte-parole du PPA-CI, a exprimé son indignation, soulignant que l’attitude du diplomate pourrait être interprétée comme un soutien de la France au camp du président Ouattara, à l’approche des élections présidentielles de 2025. Elle a déclaré : « Ce n’est pas rien ! […] Toute action va donner lieu à une interprétation politique. »
Pour le PPA-CI, un diplomate ne devrait pas s’engager dans des actions qui pourraient être perçues comme partisanes, surtout dans un pays comme la Côte d’Ivoire, qui a une histoire complexe et douloureuse en matière d’élections.
En réponse à cette polémique, le directeur de communication de la fondation de la première dame a précisé que le pagne était un cadeau des villageois de Sinématiali et que la fondation se concentrait sur des actions caritatives, sans lien avec la politique.
Pour l’heure, l’ambassade de France a choisi de ne pas commenter cette situation. Cependant, il est à noter que Jean-Christophe Belliard et Laurent Gbagbo ont eu une rencontre cordiale en novembre dernier, ce qui pourrait indiquer une volonté de dialogue entre les différentes parties.
Cette affaire soulève des questions sur le rôle des diplomates dans des contextes politiques sensibles et sur la manière dont leurs actions peuvent être perçues par les acteurs locaux. La Côte d’Ivoire, à l’aube d’élections cruciales, reste un terrain délicat où chaque geste peut avoir des répercussions significatives.
Thom Biakpa