Le scandale financier au Ghana impliquant 12 hauts fonctionnaires fait jaser dans les rues d’Accra/ Photo: The Good Life
Le Ghana est secoué par un scandale financier majeur impliquant douze hauts fonctionnaires de l’administration de l’ancien président Nana Akufo-Addo. Accusés de vol, de blanchiment d’argent, d’utilisation abusive de leur fonction publique et d’association de malfaiteurs, ces responsables sont au cœur d’une enquête qui a révélé un préjudice estimé à 548 millions de cedis, soit environ 53 millions de dollars.
Le ministre de la Justice a annoncé, le 13 juin, que cette arnaque sophistiquée s’est étendue sur une période de six ans. Parmi les suspects figure l’ancien ministre des Sports, Mustapha Ussif, qui, avec ses coaccusés, aurait détourné des fonds initialement destinés aux participants du service national. Ce programme, qui emploie chaque année des dizaines de milliers d’étudiants à travers le pays, a été gravement affecté par ces actes de malversation.
L’enquête a mis en lumière un système élaboré permettant la création et l’enregistrement de faux participants au service national, ce qui a conduit à une surfacturation et à un gonflement artificiel du budget alloué. Les pertes financières pourraient même atteindre des milliards de cedis, selon le média d’investigation ghanéen The Fourth Estate, qui a été à l’origine de ces révélations.
Depuis la réélection en janvier du président John Dramani Mahama, le nouveau gouvernement a engagé plusieurs dizaines de procédures judiciaires contre des responsables de l’ancienne administration, marquant ainsi une volonté de transparence et de lutte contre la corruption au sein des institutions publiques.
Ce scandale met en lumière les défis persistants auxquels le Ghana est confronté en matière de gouvernance et de gestion des fonds publics, tout en soulignant l’importance d’une vigilance accrue pour protéger les ressources de l’État et garantir leur utilisation au bénéfice de la population.
Thom Biakpa