Une image montrant les destructions d’un marché aux bestiaux à el-Fasher, capitale de l’État soudanais du Darfour-Nord / AFP
Le conflit au Soudan, qui perdure depuis avril 2023, continue de susciter de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale. Virginia Gamba, conseillère spéciale par intérim du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a récemment déclaré que le risque de génocide dans le pays reste « très élevé ». Cette déclaration a été faite lors d’une session du Conseil des droits de l’homme à Genève, où elle a souligné les attaques ethniques menées par les Forces de soutien rapide (FSR).
Gamba a mis en lumière les violences ciblées contre des groupes ethniques spécifiques, notamment dans les régions du Darfour et du Kordofan, où les FSR et des milices arabes alliées continuent de perpétrer des attaques. Elle a précisé que ces actions constituent une préoccupation majeure dans le cadre de son mandat, en raison de leur nature systématique et délibérée.
« Les deux camps ont commis de graves violations des droits de l’homme », a-t-elle ajouté, soulignant que le conflit a déjà causé la mort de milliers de civils et déplacé plus de 10,5 millions de personnes. La guerre, qui oppose l’armée régulière soudanaise (SAF) dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan aux paramilitaires de son ancien bras droit, le général Mohamed Hamdane Dogolo, surnommé « Hemedti », a des conséquences dévastatrices sur la population civile.
La situation au Soudan est qualifiée par l’ONU de pire crise humanitaire actuelle. La guerre civile a entraîné des dizaines de milliers de morts, provoqué des déplacements massifs et plongé une partie du pays dans la famine, tout en favorisant une épidémie de choléra. Alors que le conflit entre dans sa troisième année, les perspectives de paix semblent de plus en plus éloignées, et les appels à l’action internationale se multiplient pour prévenir une escalade des violences et protéger les populations vulnérables.
Face à cette crise, la communauté internationale est appelée à agir rapidement pour éviter un génocide et mettre fin aux atrocités qui continuent de frapper le Soudan.
Thom Biakpa