Le Camerounais Issa Tchiroma Bakary / J.A
Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle au Cameroun, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle. Cette déclaration a été faite dans une « Lettre aux Camerounais », publiée seulement 24 heures après son départ du gouvernement et sa rupture avec le président Paul Biya, dont il était l’un des principaux alliés.
Dans cette lettre de 24 pages, Tchiroma rend hommage aux « pères fondateurs de la nation » et évoque le « péril d’un régime à bout de souffle ». Il y dénonce les dysfonctionnements d’un système dont il a fait partie pendant de nombreuses années, affirmant : « J’ai connu le pouvoir et j’en ai mesuré les limites ». Il critique également le président Biya, déclarant qu‘« un pays ne peut exister au service d’un homme. Il doit vivre au service de son peuple ».
Fort de ces réflexions, l’ancien porte-parole du gouvernement se positionne comme un candidat capable de proposer un changement significatif. Il considère cette élection comme une « chance historique » et présente des éléments de son programme, notamment un retour à une forme de « fédéralisme choisi ».
Cependant, la diffusion de sa lettre a coïncidé avec la fuite d’un arrêté signé par le ministre de l’Administration territoriale, interdisant toute activité politique du FSNC, le parti d’Issa Tchiroma, dans un département de la région de l’Extrême-Nord. Ce développement souligne la résistance du pouvoir qu’il a servi pendant 20 ans.
Malgré ces tensions, Christophe Mien Zok, directeur de l’information et de la propagande au secrétariat général du comité central du RDPC, a minimisé l’impact de cette défection. Selon lui, bien que Tchiroma ait été un allié lors des élections de 2011 et 2018, son départ ne devrait pas inquiéter le parti présidentiel. Il a ajouté que la contribution de Tchiroma à ces scrutins reste difficile à quantifier et que le RDPC continuera à redoubler d’efforts pour compenser toute perte de voix dans sa circonscription.
Cette candidature marque un tournant dans le paysage politique camerounais, alors que les élections approchent et que les tensions au sein du gouvernement se font de plus en plus palpables. Les prochaines semaines s’annoncent cruciales pour la dynamique politique du pays.
Thom Biakpa
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