Suite à sa condamnation par contumace à la prison à perpétuité pour l’assassinat de Thomas Sankara, l’ancien Président Blaise Compaore a adressé un message au peuple Burkinabè dans lequel il demande pardon à la famille de Thomas Sankara mais aussi à toutes les victimes pendant ses mandats en tant que chef d’Etat.
« Je demande pardon au peuple burkinabè pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère et plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Sankara »
« J’assume et déplore du fond du cœur toutes les souffrances et les drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon ». C’est au porte-parole du gouvernement Burkinabé Lionel Bilgo qu’est revenue la tâche de lire ce message de l’ex-Président adressé au peuple Burkinabé et précisément à la famille Sankara.
C’est un message qui a suscité beaucoup de réactions et de critiques car deux semaines avant, l’ancien Président de la République Burkinabé en exil en Côte d’Ivoire depuis des années a effectué une brève visite dans son pays sans se faire arrêter. Cette visite s’est faite à la demande de l’actuel Président de transition arrivé au pouvoir lors d’un coup d’Etat en janvier, dans le but de sceller la réconciliation nationale.
Exprimant sa profonde reconnaissance aux autorités de transition, Blaise Compaoré a invité le peuple Burkinabé à « une union sacrée, à la tolérance, à la retenue, mais surtout au pardon pour que prévale l’intérêt supérieur de la Nation »
Son état physique a suscité également de l’émotion car il est apparu amaigri lors de sa courte visite.
Si l’actuel chef d’Etat Burkinabé semble privilégier la voie du pardon et de la réconciliation, peut-on en dire autant du peuple et de la famille Sankara ?
En effet sa récente visite a créé une vague de critiques au sein de la société civile et de la classe politique, les avis étant forcément mitigés sur l’approche à adopter face à cette nouvelle situation.
Quant à la famille Sankara, elle ne s’est pas encore prononcée.
La réconciliation n’étant pas synonyme d’impunité, l’avis des intéressés ne devrait donc pas tarder à se faire savoir.