Un électeur lors de la campagne électorale/ aLome.com
Les Togolais se rendent aux urnes ce jeudi 17 juillet pour élire leurs maires, dans un climat marqué par des tensions sociopolitiques. Les bureaux de vote ont ouvert à 7h TU pour le renouvellement des conseillers municipaux des 117 communes du pays. Ce scrutin, qui représente les troisièmes élections municipales de l’histoire du Togo, est également le premier depuis l’instauration de la nouvelle République début mai.
La situation est particulièrement tendue, avec des appels à manifester lancés par le mouvement de la société civile M66. À Lomé, les électeurs arrivent au compte-goutte dans des quartiers tels qu’Agoè, Bè, Kélégougan et Tokoin. Dans le quartier d’Adakpamé, qui a été le théâtre d’affrontements violents avec les forces de sécurité lors des manifestations du mois dernier, des « ambassadeurs de paix » portant des gilets jaunes patrouillent autour des centres de vote, tentant d’apaiser les tensions.
Ces mesures visent à éviter la répétition des violences qui ont suivi l’internement forcé du rappeur Amron, incident qui a causé la mort d’au moins cinq personnes. En réponse aux appels à manifester, les forces de l’ordre ont renforcé leur présence dans les points stratégiques de la capitale pour « garantir la sécurité des élections », selon la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Après les sénatoriales de février 2025, qui ont établi la Ve République, ces élections municipales représentent le premier scrutin d’importance pour plus de 4,5 millions d’électeurs. Les Togolais ne sont pas très familiers avec cet exercice, les dernières municipales ayant eu lieu en 2019, où le parti au pouvoir, UNIR, avait remporté 60 % des sièges, les précédentes élections remontant à 32 ans.
La campagne électorale, qui s’est clôturée lundi, s’est déroulée dans un climat relativement calme, malgré les manifestations qui l’ont précédée. Les violences récentes, qui ont causé des morts, ont été attribuées à des confrontations entre manifestants et forces de l’ordre, chaque camp se rejetant la responsabilité.
Les figures de proue de l’opposition, qui avaient boycotté les sénatoriales pour protester contre le nouveau régime parlementaire, participent cette fois aux municipales, malgré des demandes répétées de report des élections pour faire la lumière sur les violences du mois dernier.
Le mouvement M66, dirigé par la société civile de la diaspora togolaise, maintient son appel à manifester en ce jour d’élection et exige toujours la démission du président du Conseil, Faure Gnassingbé. Alors que le pays se prépare à voter, l’issue de ce scrutin pourrait avoir des répercussions significatives sur la dynamique politique du Togo.
Thom Biakpa
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