Ousmane Sonko, Premier ministre sénégalais/ AP
Le Sénégal se trouve actuellement dans une phase économique délicate, marquée par une révision significative de ses indicateurs budgétaires. Suite à un audit réalisé par la Cour des comptes, la dette publique a été réévaluée à 100 % du PIB pour l’année 2023, un chiffre bien supérieur aux estimations précédentes. Cette réévaluation a conduit à la suspension temporaire d’un prêt de 1,8 milliard de dollars du Fonds monétaire international (FMI), en attendant des clarifications et des mesures correctives de la part du gouvernement.
Pour faire face à cette situation préoccupante, l’État a intensifié ses efforts de financement domestique, notamment par le biais d’appels à l’épargne. Le dernier en date a permis de mobiliser plus de 300 milliards de francs CFA, témoignant de la volonté du gouvernement de maintenir la continuité de l’action publique malgré un environnement financier contraint.
C’est dans ce contexte que le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé la présentation officielle du Plan de Relance économique du gouvernement, prévue pour le 1er août 2025. Cette annonce a été faite lors du lancement de la première cohorte des 1 000 volontaires agricoles à Dakar, et fait suite à une communication au Conseil des ministres le 23 juillet, où il avait évoqué la mise en place d’un dispositif de redressement économique sans en préciser les détails.
Cette présentation s’inscrit dans une séquence stratégique, alors que le Sénégal attend une nouvelle mission du FMI à la fin du mois d’août, chargée d’évaluer la situation financière du pays et d’ouvrir d’éventuelles discussions sur un nouveau programme de coopération.
Selon les premières indications fournies par le gouvernement, le Plan de Relance devrait inclure des mesures visant à renforcer la transparence des finances publiques, à rééquilibrer les dépenses, et à soutenir des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, les infrastructures et les services sociaux. Des annonces concernant l’amélioration de la gestion des ressources publiques et la relance de l’investissement sont également attendues.
Dans un contexte d’incertitude économique et de pressions sociales croissantes, cette présentation sera un test crucial pour la stratégie gouvernementale. Les partenaires techniques, les opérateurs économiques et les institutions de financement porteront une attention particulière aux engagements formulés, en évaluant leur faisabilité, leur calendrier d’exécution, et leur compatibilité avec les exigences de stabilité budgétaire.
Le rendez-vous du 1er août s’annonce donc comme un moment clé pour clarifier les options retenues par l’exécutif afin de répondre à une situation jugée préoccupante par de nombreux acteurs nationaux et internationaux.
Thom Biakpa