Une rue de Yaoundé quadrillée par la gendarmerie nationale/ Camer.be
La capitale camerounaise, Yaoundé, est actuellement en état d’alerte, marquée par une intensification des mesures de sécurité à l’approche d’une décision cruciale du Conseil Constitutionnel. Ce dernier est chargé de statuer sur la validité des candidatures pour l’élection présidentielle prévue en 2025. Cette situation engendre une ambiance de tension palpable, alors que des barrages filtrants sont installés dans toute la ville, la circulation est strictement régulée, et les interventions policières se multiplient dans les quartiers sensibles.
Au cœur de cette agitation se trouve Maurice Kamto, figure emblématique de l’opposition camerounaise, dont la candidature est vivement contestée. Les inquiétudes grandissent quant à l’éventuelle invalidation de sa candidature, et nombreux sont ceux qui craignent que sa non-retenue ne provoque un véritable séisme politique. Les regards se tournent vers les membres du Conseil Constitutionnel, surnommés les « Sages », qui vont devoir trancher dans un contexte déjà tendu.
Cette montée en puissance des dispositifs sécuritaires à Yaoundé ne semble pas être fortuite. Elle fait partie d’une stratégie d’anticipation visant à prévenir tout débordement populaire. La gestion de l’espace public se transforme ainsi en un outil politique, dessinant des lignes rouges avant même le début officiel de la campagne électorale.
Le MANIDEM, le mouvement de Kamto, et d’autres acteurs du changement suivent cette situation avec une grande gravité. La possibilité d’une exclusion du leader de l’opposition pourrait non seulement miner la crédibilité du processus électoral, mais aussi exacerber les tensions sociales dans un pays où les fractures politiques sont déjà profondes.
À quelques jours de la décision tant attendue, Yaoundé est en mode bunker. L’élection présidentielle de 2025 s’annonce sous haute tension, et l’incertitude gagne les rues comme les salons du pouvoir. Le Cameroun est à un tournant décisif, où chaque déclaration, chaque geste et chaque silence auront des conséquences lourdes sur l’avenir politique du pays.
Thom Biakpa