En RDC, le gouvernement a entrepris une vaste opération d’assainissement du secteur minier/ LegalRDC
En République démocratique du Congo, une vaste opération d’assainissement a permis à l’État de récupérer plus de 31 000 kilomètres carrés de territoires miniers. Selon un rapport du Cadastre minier, près de 600 titres miniers et de carrières ont été réintégrés dans le domaine public, représentant environ 38 000 carrés miniers, soit plus de 30 000 kilomètres carrés de surface. Ce rapport, qui sera présenté publiquement le 7 août, souligne l’importance de cette initiative dans le cadre d’une démarche visant à nettoyer, actualiser et sécuriser le secteur minier national.
Le secteur minier est un pilier stratégique de l’économie congolaise, mais il a longtemps été entaché par de nombreuses irrégularités. En 2024, l’État avait recensé environ 2 000 permis de recherche couvrant plus de 140 000 kilomètres carrés, tandis que le nombre de permis d’exploitation restait beaucoup plus faible. Certaines entreprises détenant des permis de recherche s’adonnent à des activités d’exploitation sans autorisation, tandis que d’autres conservent des titres sans les valoriser, en adoptant une stratégie de gel spéculatif.
Face à ces dysfonctionnements, le gouvernement congolais a décidé d’accélérer la reprise en main du secteur minier. Le Cadastre Minier a lancé un appel d’offres le 11 juillet pour l’acquisition de drones, qui seront utilisés pour améliorer la cartographie et la délimitation des sites miniers. Les entreprises intéressées ont jusqu’au 11 août 2025 pour soumettre leurs propositions.
Cette intensification des efforts de contrôle survient dans un contexte géopolitique délicat. La RDC souhaite reprendre le contrôle de ses ressources minérales alors que les États-Unis multiplient les initiatives pour sécuriser l’accès à des minerais critiques, en lien avec leurs efforts de pacification dans l’est du pays. Dans ce cadre, la société américaine KoBoldMetals, soutenue par l’administration de Donald Trump, a signé un protocole d’accord avec le Cadastre Minier et le Service géologique national du Congo pour numériser les archives géoscientifiques.
Actuellement, moins de 20 % du territoire national est réellement exploré, et de nombreux permis restent inactifs, y compris au sein d’entreprises publiques. Les États-Unis portent un intérêt particulier au plus grand gisement de lithium de roche dure encore inexploité ainsi qu’au coltan de Rubaya, qui est encore exploité de manière artisanale.
Cette opération de reprise en main des titres miniers marque une étape significative pour l’État congolais, qui cherche à sécuriser et à valoriser son potentiel minier tout en renforçant la transparence et la régulation dans ce secteur vital pour son développement économique.
Thom Biakpa