Cette décision du gouvernement Congolais fait suite à de nombreux évènements qui ont
dégradé davantage les relations entre l’ONU et la RDC.
Le lundi 25 juillet, Goma a été le théâtre d’une manifestation qui s’est rapidement transformée en pillage des locaux de l’ONU, déclenchée par le mécontentement du peuple congolais qui accuse l’institution d’inefficacité dans sa lutte contre les forces armées de l’est du pays.
Les manifestants après s’être rendu au quartier général de l’ONU, ont brûlé des pneus et du plastique devant le portail, avant d’escalader et de vandaliser l’enceinte, a constaté un
correspondant de l’AFP. Ils ont ensuite cassé des vitres, des murs et pillé des ordinateurs, des chaises, des tables et autres objets de valeur.
La police onusienne a usé de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants, avant
l’intervention des forces armées congolaises. Plusieurs manifestants ont été interpellés.
« La Monusco dénonce vigoureusement l’attaque de ses locaux à Goma […] perpétrée par un groupe de pilleurs en marge d’une manifestation qui, de surcroît, a été interdite par le maire », écrit la mission dans un communiqué, se disant « très préoccupée par ce très grave incident qui intervient au lendemain de propos hostiles et de menaces non voilées émis de la part d’individus et groupes à l’encontre des Nations Unies ».
Rappelons que lors d’un meeting le 15 Juillet 2022 à Goma, le président du Sénat, Modeste Bahati, avait demandé à la Monusco de « plier bagage » après vingt-deux ans d’une présence qui a échoué à rétablir la paix dans l’est de la RDC, déstabilisé depuis près de trois décennies.
Présente en RDC depuis 1999, la Monuc (Mission de l’ONU au Congo), qui est devenue la Monusco (Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC) avec l’évolution de son mandat en 2010, est considérée comme l’une des plus importantes et des plus coûteuses missions de l’ONU au monde, avec un budget annuel d’un milliard de dollars. La mission compte actuellement plus 14 000 soldats de la paix.
S’appuyant sur les propos tenus lors d’un entretien avec RFI il y a quelques semaines par le porte-parole de l’ONU Mathias Gilmann, qui avait indiqué que la Monusco n’avait pas assez de moyens pour combattre les rebelles du mouvement du 23 Mars (M23), le gouvernement Congolais a demandé aux nations unies le départ de son porte-parole.
« Le gouvernement appréciera (…) beaucoup que des dispositions soient prises pour que Mathias Gillmann quitte le territoire congolais dans les plus brefs délais », a écrit le ministre des affaires étrangères congolais, Christophe Lutundula, à la cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco). « La présence de ce fonctionnaire sur le territoire national n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité si indispensable entre les institutions congolaises et la Monusco », a expliqué M. Lutundula.