Les avocats nigériens sont en colère /AP
L’Ordre des avocats du Niger a annoncé un arrêt de travail de 48 heures, ce jeudi 14 et vendredi 15 août, pour protester contre la dissolution récente des syndicats du secteur de la justice par le régime militaire actuellement au pouvoir.
Dans un contexte politique tendu depuis le coup d’État de juillet 2023, les autorités de transition ont pris la décision de dissoudre plusieurs syndicats, notamment ceux intervenant dans le domaine de la justice. Une mesure jugée arbitraire et inacceptable par les professionnels du droit.
L’Ordre des avocats, par cette grève, entend dénoncer une atteinte grave aux libertés syndicales et à l’indépendance du système judiciaire. Selon l’organisation, cette décision constitue une menace directe à l’État de droit et au bon fonctionnement de la justice nigérienne.
« La dissolution des syndicats du secteur de la justice est une atteinte inacceptable aux droits fondamentaux. Elle vise à affaiblir les contre-pouvoirs et à museler les voix critiques », a déclaré un porte-parole de l’Ordre, appelant à la mobilisation de tous les acteurs de la justice pour défendre les principes démocratiques.
Cet arrêt de travail devrait fortement perturber l’activité judiciaire dans tout le pays durant ces deux jours. Plusieurs audiences ont déjà été reportées, et les avocats appellent à une solidarité de l’ensemble des professions juridiques pour faire pression sur les autorités.
Ce mouvement s’inscrit dans un climat de tensions croissantes entre la junte militaire et les corps constitués de l’État, notamment ceux qui réclament un retour rapide à un ordre constitutionnel et au respect des droits civils et politiques.
Thom Biakpa