Le corps de l’influenceur burkinabé Alino Faso sera rapatrié ce lundi 18 août au Burkina Faso/ capture facebook
Le rapatriement de la dépouille d’Alain Christophe Traoré, connu sous le nom d’Alino Faso, est prévu pour ce lundi 18 août 2025. Interpellé en janvier de cette même année en Côte d’Ivoire, Alino Faso avait été inculpé pour « intelligence avec des agents d’un État étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire », selon le Procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan.
Trois semaines après son décès, le corps de l’influenceur burkinabé quittera Abidjan pour Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Ce rapatriement fait suite à de nombreuses démarches entreprises par le gouvernement burkinabè, en collaboration avec la famille du défunt, comme l’explique le porte-parole du gouvernement. Le ministre des Affaires étrangères, Pingdwendé Gilbert Ouedraogo, a souligné l’importance d’offrir « des obsèques dignes et honorables » à Alino Faso. Les autorités de Ouagadougou assurent que toutes les mesures nécessaires sont prises pour faire avancer l’enquête liée à cette mort suspecte.
Le corps d’Alino Faso a été retrouvé dans sa cellule le 24 juillet dernier. Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, le procureur de la République a évoqué un « suicide par pendaison », une version qui a été rapidement rejetée par les autorités burkinabè, qui ont exigé l’ouverture d’une enquête.
Concernant l’enquête, dirigée par le procureur Blaise Bazié, peu de progrès ont été réalisés. Selon des sources proches du dossier, le processus judiciaire ne pourra avancer que lorsque la dépouille sera arrivée au Burkina Faso. Les avocats de la famille pourront alors demander l’accomplissement d’une instruction, en fonction des actes effectués par le juge d’instruction burkinabè.
Il est à noter que l’avocat d’Alino Faso à Abidjan n’a pas été impliqué dans les démarches relatives à l’établissement des circonstances de sa mort, ce qui complique davantage la situation à Ouagadougou. Un interlocuteur a exprimé son regret face à cette mise à l’écart, déclarant : « C’est quand la justice joue franc-jeu qu’un avocat peut exercer ». Les défis judiciaires demeurent donc présents alors que le pays se prépare à accueillir les restes de l’influenceur.
Thom Biakpa