Le TICAD 2025 démarre, ce 20 août à Yokohama/ AFP
La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), qui se déroule à Yokohama du 20 au 22 août, rassemble environ 5 000 participants et constitue une plateforme essentielle pour les entreprises japonaises souhaitant développer leurs relations avec le continent africain. Dans un contexte où l’influence chinoise en Afrique est en forte croissance, le Japon s’engage à intensifier ses investissements en collaboration avec l’Inde et des pays du Moyen-Orient.
Cette 9e édition de la TICAD, organisée tous les trois ans, revient au Japon après une interruption due à la pandémie de Covid-19. Le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, reçoit de nombreux délégués africains, dont le président kényan William Ruto, dont la coopération avec le Japon est souvent citée en exemple. Ce partenariat a notamment permis à Toshiba de remporter un contrat pour la construction de la centrale géothermique d’Olkaria au Kenya.
Le Japon a établi des accords d’investissement avec plusieurs pays africains, dont l’Angola, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, le Maroc, le Mozambique et la Zambie. Cependant, les entreprises japonaises rencontrent des difficultés pour s’implanter durablement sur le continent, malgré des efforts pour soutenir la production agricole et la transition énergétique. Face à la concurrence chinoise, Tokyo cherche à s’associer avec des partenaires indiens, indonésiens, turcs, et brésiliens pour renforcer sa présence.
Dans le cadre d’une initiative conjointe pour l’océan Indien et l’Afrique, le Japon prévoit de collaborer avec l’Inde afin d’aider les entreprises japonaises basées en Inde à accéder au marché africain. Les entreprises japonaises déjà présentes en Inde et au Moyen-Orient voient en Afrique un marché prometteur et envisagent de développer des solutions innovantes en partenariat avec des acteurs indiens et arabes, notamment dans les domaines des entrepôts frigorifiques solaires, de la transformation alimentaire pour l’exportation, et des kiosques numériques.
Le Japon met également l’accent sur le soutien à la jeunesse africaine. Lors de la TICAD, le programme « Tomoni Africa » (ensemble avec l’Afrique) sera lancé pour encourager l’innovation, la formation et les échanges entre les jeunes du Japon et d’Afrique. De plus, des accords de libre-échange pourraient être établis avec des pays d’Afrique de l’Est, ainsi qu’avec le Nigeria et le Ghana en Afrique de l’Ouest.
Enfin, le Japon souhaite promouvoir des femmes leaders pour la paix dans la Corne de l’Afrique, en s’appuyant sur l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui regroupe huit pays d’Afrique de l’Est. Ce soutien vise à renforcer la bonne gouvernance et l’État de droit, des éléments cruciaux pour garantir la paix et la stabilité en Afrique.
Le Japon est convaincu que la participation des femmes à la résolution des conflits et à la lutte contre le changement climatique est indispensable pour atteindre une paix durable. Par exemple, le soutien apporté aux femmes déplacées au Nigeria a permis à de nombreuses bénéficiaires d’améliorer leurs conditions de vie et d’acquérir une plus grande autonomie.
Ainsi, la TICAD 2025 se présente comme une opportunité clé pour le Japon de réaffirmer son engagement envers l’Afrique et d’établir des partenariats stratégiques pour un développement mutuel.
Thom Biakpa
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