L’ancien président de la RDC, Joseph Kabila, à Goma, le 31 mai 2025 / REUTERS
Le procès de l’ancien président congolais Joseph Kabila, ouvert en juillet 2025 devant la Haute Cour militaire à Kinshasa, touche à sa fin. Kabila, qui a dirigé la République démocratique du Congo de 2001 à début 2019, est accusé de collusion avec les rebelles du M23/AFC, un groupe armé responsable de graves violations des droits humains dans le pays.
Les parties civiles ont formulé des demandes de réparations s’élevant à des dizaines de milliards de dollars, en lien avec les atrocités commises sous son mandat. Les accusations portées contre l’ex-président incluent des massacres, des pillages, des attaques armées, des tortures et des viols, des crimes que les avocats des parties civiles attribuent directement à l’influence de Kabila sur le M23.
Dans une tournure dramatique, les avocats des parties civiles ont remis en question l’identité de Kabila, le qualifiant de « sujet rwandais » et appelant à une condamnation pour espionnage. Ils ont également souligné l’impact dévastateur des violences sur les populations affectées, justifiant ainsi leurs demandes de lourdes réparations.
Les avocats représentant le gouvernement congolais réclament près de 25 milliards de dollars, tandis que les provinces du Sud-Kivu, de l’Ituri et du Nord-Kivu demandent 21 milliards supplémentaires, ainsi que la saisie des avoirs bancaires de l’ancien président. Le procureur général de l’armée devrait présenter son réquisitoire ce vendredi à la mi-journée.
Cependant, les partisans de Kabila rétorquent en qualifiant ce procès de politique. Néhémie Mwilanya Wilondja, ancien chef de cabinet de Kabila, a dénoncé ce qu’il considère comme un « crime d’État », soulignant que les blessures infligées par cette affaire seront « difficiles à panser » à l’avenir.
Ce procès met en lumière les tensions persistantes en République démocratique du Congo et soulève des questions sur la justice, la responsabilité et la réconciliation dans un pays encore marqué par des décennies de conflits et de violences. Le verdict et les décisions qui suivront pourraient avoir des implications durables tant sur le plan politique que social.
Thom Biakpa