Le ministère public a demandé vendredi 22 août, la peine capitale contre l’ancien président de RDC Joseph Kabila / AFP
Un événement judiciaire sans précédent s’est déroulé en République démocratique du Congo (RDC) ce 22 août, lorsque le parquet militaire de Kinshasa a requis la peine de mort contre l’ancien président Joseph Kabila, actuellement jugé par contumace. Ce procès marque une étape historique, car c’est la première fois qu’un ancien chef d’État fait face à une telle réquisition dans le pays.
Joseph Kabila, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, est accusé de complicité avec le groupe armé M23, un groupe controversé, souvent soupçonné de bénéficier du soutien du Rwanda. Lors de l’audience, le général Lucien René Likulia, représentant du parquet militaire, a évoqué des charges graves, notamment des « crimes de guerre », de la « trahison » et l’« organisation d’un mouvement insurrectionnel » en lien avec les activités du M23.
En plus de la peine de mort, le procureur a également demandé une peine de 15 ans de prison pour “complot”, une accusation séparée qui découle des allégations concernant les actions de Kabila. Ce procès s’inscrit dans un climat de tension croissante dans l’est de la République démocratique du Congo, où le M23 continue ses offensives malgré la pression de la communauté internationale et des acteurs régionaux.
Depuis la fin de son mandat en 2019, Joseph Kabila s’est tenu à l’écart de la vie politique, n’ayant pas encore réagi publiquement aux accusations portées contre lui. Les implications politiques de cette affaire sont considérables, tant pour l’ancien président que pour l’avenir politique du pays. La RDC se trouve à un carrefour, et ce procès pourrait bien influencer le paysage politique congolais pour les années à venir.
Thom Biakpa