Des ministres de l’AES lors d’un conclave à Ouagadougou/ aOuaga.com
La Confédération des États du Sahel (AES) a exprimé sa profonde indignation suite à la mort en détention de l’activiste burkinabè Alino Faso, inhumé le week-end dernier à Ouagadougou. Les ministres de l’AES ont exigé une enquête « transparente et diligente » pour faire la lumière sur les circonstances de ce décès, survenu en Côte d’Ivoire.
Dans un communiqué officiel, signé par Mamoudou Kassogué, ministre malien de la Justice, les représentants de l’AES ont dénoncé avec fermeté les conditions inacceptables entourant l’arrestation de l’activiste, y compris son « arrestation illégale, sa séquestration dans une caserne et les circonstances suspectes » entourant sa mort. Ils ont également présenté leurs condoléances à la famille d’Alino Faso et ont appelé à ce que tous les responsables, y compris les complices, soient traduits en justice.
Cette réaction intervient peu après le rapatriement de la dépouille d’Alino Faso à Ouagadougou, où une autopsie a été ordonnée par la justice burkinabè. Les résultats de cette autopsie sont attendus avec impatience et devraient être intégrés au dossier d’instruction en cours.
Soutien aux figures panafricanistes
Le communiqué des ministres s’est également penché sur les sanctions imposées par l’Union européenne à l’encontre de plusieurs personnalités panafricanistes, dont Nathalie Yamb. Ces sanctions incluent l’interdiction d’entrée et de transit, le gel des avoirs, ainsi que des restrictions de survol. Les ministres ont qualifié ces mesures de « harcèlement » envers des militants tels que Franklin Nyamsi, Kemi Seba et Ibrahima Maïga, dénonçant ainsi une atteinte grave aux libertés fondamentales.
Pour l’AES, ces actions constituent non seulement une violation des droits humains, mais aussi une tentative de « museler les voix africaines » sous le prétexte fallacieux de combattre une prétendue influence extérieure. Les ministres ont souligné que ces atteintes vont à l’encontre de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, de la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples, ainsi que de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.
Dans un esprit de solidarité, les ministres de l’AES ont appelé les peuples africains à renforcer leur « unité » face aux pressions extérieures, affirmant que ces tentatives ne feront qu’accroître la détermination collective à bâtir « une Afrique souveraine, unie et respectée ».
Thom Biakpa