Me Benjamine Doli, avocate burkinabé/ capture facebook
L’avocate burkinabé Ini Benjamine Doli, connue pour ses prises de position audacieuses contre le régime militaire en place, a été enlevée à son domicile à Ouagadougou entre le 31 août et le 1er septembre 2025. Des hommes armés, se présentant comme des gendarmes, ont fait irruption chez elle, emportant ses outils informatiques. Cet enlèvement a suscité une vive réaction de la part de l’ordre des avocats du Burkina Faso, qui exige sa libération immédiate et le respect des procédures légales en vigueur.
Me Doli s’est fait connaître pour ses critiques acerbes du gouvernement militaire, notamment à travers une lettre ouverte adressée au président russe Vladimir Poutine. Dans cette missive, elle appelait à une intervention de la Russie auprès des dirigeants de l’Alliance des États du Sahel pour mettre fin à des pratiques qu’elle jugeait contraires à l’éthique, tout en dénonçant la dégradation de l’image de l’armée burkinabé et les violations des droits humains subies par la population.
Le 6 septembre, le procureur près le tribunal de grande instance de Ouaga 1 a annoncé l’ouverture d’une enquête pour des accusations graves telles que “trahison”, “outrage au chef de l’État” et “entreprise de démoralisation des forces armées”. Cependant, les avocats de Me Doli soulignent des pratiques récurrentes d’arrestations et de détentions sans cadre légal, appelant à un suivi rigoureux et transparent de l’affaire.
Cette situation met en exergue les dangers auxquels font face les défenseurs des droits humains et les voix critiques au Burkina Faso. La communauté juridique, ainsi que les organisations internationales, suivent de près cette affaire, réaffirmant l’importance du respect des libertés fondamentales et des procédures judiciaires dans le pays. L’enlèvement d’Ini Benjamine Doli est perçu comme un signal préoccupant pour la protection des droits humains dans un contexte déjà tendu.
Thom Biakpa